Le cynisme du makhzen et
les malheurs de Benkirane
Un pays « en marche » et ce, malgré l’inexistence d’un gouvernement «
actif», la "mise en gèle" des « institutions », la « tournée »
extérieure de longue durée du chef de l’Etat…face à la rogne populaire, la « quintessence »
du makhzen est là. Le makhzen maîtrise tout. Le ministère de l’intérieur,
l’armée, la police et la gendarmerie font régner « l’ordre ». L’institution
monarchique est omniprésente en jouant le régulateur de toutes ces composantes
répressives.
Le bled n’a pas besoin de ministres,
d’élus, de partis assujettis, d’organismes de façade…
Ce sont là les principales
caractéristiques de la tyrannie.
Notre tyrannie à nous autres
marocain-es ne se limite pas au bâillonnement et à l’étouffement, elle se fait
remarquer par son cynisme sans modération aucune.
Benkirane et autres pleurnicheurs,
n’ont qu’à « relire » l’Histoire de ce pauvre pays. Le makhzen ne tolère pas
que ses « sujets » se fassent des idées sur une « protection extérieure ».
1- En juin 1969, Moscou avait
accueilli une « Conférence des partis communistes et ouvriers et le
PLS/ex-parti communiste marocain y avait pris part en tant que parti ouvrier «
(hhhh) .
Ali Yata y assista.
Rentré au bled avec l’air d’un «
immunisé », Ali Yata fut écroué. Les marocain-es n’ont d’allégeance à faire
qu’au makhzen. Le seul seigneur du bled.
2- En mai 1981, Mitterrand fut élu
président de la France. L’USFP fêta événement comme si Bouabid qui fut élu. Un
mois après, le parti osa exprimer une opinion sur le Sahara occidental. Le
makhzen écroua sans ménagement aucun Bouabid et consorts. Ce fut une occasion
pour que le mkhzen rappelât aux « sujets » qu’il est leur seul maître dans ce
monde. L'allégeance ne doit en aucun être remise en cause.
3- A l’agonie de Hassan II, le
makhzen organisa frauduleusement des élections pour « légitimer » un
gouvernement usfpéiste. Quelques années après. El Yousfi et ses espérances
furent balayés.
4- Sans s'attarder sur les
expériences « familiales », passons au cas du PJD.
Le makhzen avait deux soucis :
• La gauche marxiste léniniste qu’il
n’arrive pas à déraciner complètement et ce, malgré la politique de répression,
de récupération, de neutralisation…
• La montée en puissance d’un
islamisme radical anti-makhzenien.
Le makhzen chargea le docteur Al Khatib, son indéfectible fidèle, de
créer un parti islamiste mad in makhzen. Ainsi fut créé le PJD de Benkirane.
Les événements de 2011, où l’islamisme politique fut le dominant, poussa
le makhzen à organiser des élections anticipées. Ses urnes ont répondu aux vœux
du seigneur pour désigner le PJD premier parti. Benkirane, en véritable
bouffon, tente de prendre les allures d’un véritable chef de gouvernement et se
permet des sorties croyant à la protection de Qatar et autres émirs
pétrodollars. Le makhzen ne peut en aucun tolérer qu’un de ses serviteurs soit
le relais d’une force extérieure. A la veille des « élections » du 7 octobre
2016, les frères barbus de Benkirane étaient allés quémander la solidarité de «l'internationale
des frères musulmans» qui avait tenu sa réunion en Turquie. Parmi les points de
l’ordre du jour figurait « la solidarité» avec le PJD marocain. Le makhzen fera
payer certainement cher, très cher, cette « traîtrise» au PJD, l’une des ses
progénitures.
CONCLUSION.
En plus de sa nature tyrannique, le makhzen est un véritable maître dans
le domaine du cynisme.
C’est dans ce cadre qu’il faut
comprendre le calvaire de Benkirane. Le makhzen a encore besoin de Benkirane.
Après une « correction bien méritée», le père pardonnera au fils son
égarement à condition que ce dernier «se mette au pas ». Benkirane ne
demande pas plus que cela. Il sait bien qu’il est son père.
Les marocain-es libres n’ont rien à
craindre.
Nous n’attendons pas de largesses du
côté de dar al makhzen. Nous ne monnayons ni nos convictions, ni nos principes,
ni notre volonté de lutte avec détermination pour un nouveau Maroc.
Libres à ceux et à celles qui
croient aux vertus de la nouvelle ère de continuer leur bout de chemin pour
mieux s'approcher de dar al makhzen.
Ali Fkir