Rabat le vendredi 25 mars 2016 : Pour mieux comprendre
L e vendredi 25 mars
2016, la jeunesse d’Annahj Addimocrati donne une leçon de praxis
marxiste : la fusion entre la théorie et la pratique. La jeunesse
communiste marocaine mette en pratique, sans hésitation aucune, la
devise populaire : kad fammouk, kad draïk, que je traduis
ainsi : telle bouche, tels bras. Telle théorie, telle pratique. Telle
prise de position telle action.
Ça s’est passé à Rabat,
au cœur du quartier populaire l’Océan, autour du complexe culturel Mehdi
Benbarka.
De quoi s’agit-il ?
La jeunesse d’Annahj
Addimocrati/la Voie Démocratique, parti progressiste légal, parti qui
représente la continuité d’ILAL AMAM, organisation marxiste léniniste marocaine
qui avait vu le jour le 30 août 1970, et dont plusieurs militants sont décédés
sous la torture tels les martyr-es Abdellatif Zeroual, Saïda Mnebhi, Tahani
Amine… cette jeunesse communiste avait décidé de tenir son quatrième congrès
les 25-26-27 mars 2016. Comme pour les congrès précédents,
le secrétariat national de la jeunesse ennahjaouia entreprend
les démarches administratives nécessaires . Comme pour le 3ème congrès,
la séance devrait avoir lieu à la salle Mehdi Benbarka (gérée par le Conseil de
la ville de Rabat), les travaux au centre de Harhoura , centre géré par le
ministère de la jeunesse et du sport. Ce dernier a donné son accord. Le premier
tergiverse.
A quelques jours de la
tenue du congrès, le ministère de l’intérieur est intervenu pour exiger des
responsables des deux lieux de refuser leurs accès à la jeunesse communiste.
Trois membres du
secrétariat national d’Annahj Addimocrati étaient allés voir le président du
Conseil de la ville de Rabat. Le dit président, membre du PJD (parti islamiste
qui préside le gouvernement actuel), personnage controversé quant à sa santé mentale. Celui-ci dit aux
nahjistes «… Vous connaissez bien le Maroc…Je vais parler aux
services du ministère de l’intérieur… C’est ce que je peux faire pour
vous ». Il quitte le siège du conseil prétextant un
rendez-vous avec son médecin. Les autres membres du Conseil (dont les
membres de la Fédération de la Gauche Démocratique) s'éclipsent livrant ainsi les locaux aux
forces de police qui investissent les lieux pour évacuer « manu
militari » les trois dirigeants politiques et ce , le mardi 22 mars 2016.
La jeunesse
d’Annahj décide alors d’organiser, comme prévu, la séance d’ouverture dans la
Salle de Mehdi Benbarka, soit à l’intérieur soit dans l’espace public en face.
Le vendredi 25
mars 2016, les jeunes communistes et quelques moins jeunes étaient au
rendez-vous. Le complexe est encerclé par diverses
forces de répression. Les jeunes observèrent un sit in en scandant des
slogans de résistance. Les forces de répression chargèrent les pacifiques congressistes. Plusieurs blessés dont 4 furent transportés d’urgence à l’hôpital. Les
jeunes communistes refusèrent de « déguerpir ». Ils étaient prêts à
aller à l’hôpital ou à la prison. Les youyous des citoyennes âgées venues des
quartiers populaires de Casablanca ont constitué, comme dans nos traditions de
combat, un élément d’encouragement de plus. En plein air, devant des dizaines
de « badauds » et de solidaires, le camarade
Mustapha Brahma, secrétaire national d’Annahj Addimocrti, a alors prononcé le
discours d’ouverture du 4ème congrès de la jeunesse
ennahjaouia. Les jeunes se sont retrouvés par la suite au siège central de
l’organisation pour y poursuivre les travaux.
La présence du
bâtonnier, Abdeslam Eh Bequioui, venu de Tanger, de l’historien Maâti Mounij,
du représentant du mouvement communiste de Burkina Faso, de Mohamed El Wafi,
de Khadija Abnaou solidaires des luttes justes …ne peut en aucun
cas être minimisée. Les rats ont déshérité, les lion-nes étaient
là.
Le discours du camarade Brahma restera dans les
annales de l’Histoire de ce pays : «… Nous bâtirons le parti
révolutionnaire sous les feux de l’ennemi comme cela a été dit au début des
années 70….plusieurs d’entre nous ont passé une partie de leur vie dans les
prisons. Nous sommes prêts à y retourner pour y passer le reste…Nous
n’abdiquerons jamais… ».
LE MESSAGE EST CLAIR.
L’Etat a décidé de
remettre l’horloge du combat à zéro. L’Etat a voulu remonter le temps et
reprendre la confrontation depuis 1970. Le message d’Annahj Addimocrati
est aussi clair. Nous sommes au rendez-vous et ce, quelques soient les nouveaux
sacrifices.
Notre objectif n’a jamais été modifié : construire
un nouveau Maroc. Le Maroc des travailleurs.
Notre stratégie reste la
même : la révolution ne
peut être que le fruit de la lutte consciente et organisée des masses
populaires.
Notre principe des
tactiques : main dans la
main (sur le terrain de la résistance populaire) avec les forces qui aspirent
au changement.
Notre tâche fondamentale actuelle : la « construction » du parti de la classe
ouvrière, parti organisateur des travailleurs en général. Ce parti
révolutionnaire ne peut se bâtir que dans le brasier de la lutte des classes,
sous les feux de l’Etat makhzenien.
NOUS NE
VENDONS PAS ET NE NOUS VENDRONS JAMAIS DES ILLUSIONS AUX DÉSHÉRITES DE NOTRE PAYS.
TANT QUE LES « LES
ELECTIONS » RESTENT UN APPÂT DE PÊCHE DANS LES EAUX TROUBLANTES, TANT
QU’ELLES RESTENT UN MIROIR AUX ALOUETTES…NOUS APPELLERONS LES OPPRIMES A LES BOYCOTTER.
Brandissons
haut le drapeau rouge de la résistance !
Bravo jeunes
communistes ! Tous les succès à votre 4ème congrès !
Ali Fkir, le samedi 26 mars 2016
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