Un voyage familial éclair
mais largement riche humainement
1 – Atterrissage à Nantes vers 12h30. Un couple français,
ami des causes nobles, était là pour nous « récupérer », moi et ma compagne.
Déjeuner à Mauléon. A environ 50 km de Nantes.
Petite ville d’environ 10 000 habitants. Toute verdoyante. La
quiétude y règne sans partage.
Le soir : grande surprise ! Nos amis ont pu
obtenir, des semaines avant, des tickets pour assister au très célèbre spectacle
qui se déroule au parc de « Le Puy du fou ». C’est simplement fantastique. Il
est impossible de décrire le spectacle. C’est toute l’Histoire de la région qui
est racontée par des centaines de personnes (femmes, hommes, jeunes moins
jeunes), majoritairement de la région et volontaires, Histoire illustrée par
des défilés de centaines d’animaux bien « rodés » (chèvres, oies, porcs…) ….on
vous fait revivre les luttes des paysans de la région depuis des siècles…La
nouvelle technologie a été exploitée à merveille.
Il est difficile d’obtenir un ticket d’entrées. Pour le
spectacle d’août, les tickets sont introuvables depuis mars-avril. Le spectacle
se déroule en plein air. 15 000 places numérotées. L’organisation est
impeccable. Les gens viennent de toutes les régions de France et du monde
entier.
Le revers de la médaille.
L’Histoire de la région est racontée d’un point de vue (plus ou
moins) monarchiste-catholique.
La région vote à 80% la droite et se penche actuellement vers
l’extrême droite
Philippe de Villiers et les siens règnent sur la région. C’est
cette famille qui a créé «le parc Le Puy du fou » et organise les activités.
Remarque :
Dans la république bourgeoise laïque, des monarchistes et
religieux organisent des activités où ils relatent, entre autres, la lutte des
paysans de la région (sous la direction de l’église), contre la république et
ses valeurs au lendemain de la révolution de 1789.... Peut-on imaginer des
marocain-es libres organisant librement des spectacles sur l’épopée de la
république du Rif, sur les luttes contres les sultans… ?
2 – Nous retrouvons le lendemain la charmante ville de Tours.
Pour moi, Tours me rappelle ma jeunesse du lycéen. Il y a 50
ans, j’ai lu sur «1920 : Le congrès de Tours », la naissance du parti
communiste français. Aujourd’hui, à part la mairie de Saint-Pierre-des-Corps
qui reste dirigée par le PCF et ce, depuis des décennies – grâce
essentiellement aux cheminots-Tours est gérée par la droite.
On nous invita à aller nous « rafraîchir » au Centre Aquatique
du Lac. Surprise ! La France des contradictions oblige ! Pour y accéder, il
faut porter un maillot-slip. Je fus secouru par un des miens ! Je me suis
retrouvé dans la tenue de jadis, la tenue des années 60. Au bled, et avant le
maillot-slip, on nageait « à poils » dans l’oued des Aït Issa de Beni-Tadjit.
Grands et petits, mais pas grandes et petites. L’absurde ségrégation sexuelle
oblige !
3 – Après un séjour fantastique de 6 jours à Tours nous prenons
le train. Direction le sud de la France. Après 8 heures, nous arrivons à
Perpignan, aux pieds des Pyrénées. Jolie petite ville. Propre. Tranquille.
Comme, Mauléon, Tours, Perpignan est loin d’être une ville industrielle. Pas de
pollution. La région est «peuplée » de caves. Tant mieux pour les fêtards.
Rappelons que la région de Tours (ancienne capitale de la féodalité) est connue
pour ses châteaux.
4 - Après une nuit inoubliable. Nous traversons la frontière
espagnole.
Séjour très agréable à la petite ville médiévale Tossa de Mar,
belle ville balnéaire classée « monument historico-artistique national ». Le
château, les murailles de défenses contre les pirates et autres « prédateurs »
de jadis, érigés par les catalans du coin ont résisté à l’usure du temps. Des
vues sur mer et sur les hauteurs de la régions sont simplement féeriques.
Les gens parlent le catalan, espagnole et très peu, mais
vraiment très peu l’anglais. Le français n’a pas sa place dans la grande
Espagne.
Le lendemain, nous rejoignons l’inévitable Barcelone, la
capitale du peuple catalan. Une extraordinaire ville.
Remarques sous le signe de la TOLÉRANCE.
- En venant de France, La Junquera, village frontalier de
Catalogne, est l’eldorado catalan du sexe discount. Les français du sud, les
immigrés en transite et autres frustrés s’y arrêtent pour se « défouler ».
C’est un lieu légal et sécurisé. Les paysans de la région, n’y voient pas
d’inconvénient. Ce sont des « choses » individuelles. Là-bas, comme toute autre
activité capitaliste, le commerce sexuel est légalisé, chez nous le
commerce/l’exploitation sexuelle est omniprésente mais « prohibée » par la loi.
C’est le règne de l’hypocrisie. Le règne politique de « cachez-moi ce sein que
je ne saurais voir ». La débauche nous vient essentiellement de ceux qui sont
censés veiller sur les lieux saints du Moyen orient.
- A Tossa de mar et dans les régions de la catalogne, on ne voit
que le drapeau de celle-ci. Le drapeau officiel du royaume de l’Espagne est
presque inexistant. Chez nous, le drapeau de la république du Rif, est
pratiquement interdit.
- Nos amis de Mauléon ont 2 200 m2 de terre dont une partie
cultivable. On y trouve un peu de tout :
tomates, laitue, piments, courgettes… La femme cultive, l’homme s’occupe de la
cuisine. C’est la division du travail au sein de cette famille. De quoi hérisser
les cheveux de nos machistes !
- A Barcelone, dans l’avenue la plus fréquentée, et à des heures
de pointe, les travailleuses du sexe « perchées » sur des balcons invitent par
des gestes les passants à se « désaltérer ». Sur la façade de l’immeuble, on
lit « Erotic ». Les promeneurs n’y font même attention. Les victimes de
l’exploitation capitaliste ne sont pas inquiétées. Imaginer cela dans notre
pays moyenâgeux ! La foule, chauffée par des obscurantistes, auraient lapidé
les pauvres femmes et ce, sans « bouger le doigt » contre notre système social
et le régime politique qui sont à l’origine de ce fléau qui ronge notre pays.
- Barcelone : arc de triomphe, statut de Christophe Colomb…des
noms qui représentent quelque chose de réel et de positif dans l’Histoire et
nom des noms (comme chez nous) qui n’ont d’autres buts que d’escamoter la
vérité, que de perpétuer un système archaïque…
Nous reprenons l’avion vers notre bled, où l’accueil à
l'aéroport est plus froid que jamais. La politesse et la tolérance sont des
valeurs propres aux pays bourgeois. Aux pays moyenâgeux, les rapports entre les
habitants et l’Etat sont caractérisés par l’assujettissement. Les droits de
citoyenneté sont remis aux calendes grecques.
Bien sûr, nous militons pour un Maroc nouveau où les « valeurs
», aussi bien moyenâgeuses que bourgeoises, seront bannies. Dans une société
communiste telle que je la conçois personnellement, il n’y aura pas de place à
l'exploitation des uns par d'autres en général et à l’exploitation sexuelle en
particulier.
Les rapports entre la femme et l’homme ne pourront s’établir que
sur l’amour, le respect mutuel, l’égalité des droits et ce, dans tous les domaines.
Mohammedia, le
24 août 2016
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