Au-delà des frontières
A Tours, cette ancienne capitale seigneuriale, je
vois surgir de bons souvenirs. Souvenirs qui remontent à l’âge où chaque
individu est à la recherche de la «vérité». A la recherche des réponses aux
questions qui le harcèlent de tous les côtés. La vie du lycéen marque pour
toujours plusieurs d’entre nous.
- « Le congrès de Tours», décembre 1920 qui avait vu
la naissance de la section française de l’internationale communiste (SFIC)
- François Rabelais. Qui ne se rappelle pas de
«Gargantua » ?
- Honoré Balzac et sa «la comédie humaine» qui
regroupe plus de 90 de ses meilleures œuvres. La «polémique» relative au «
naturalisme » d’Emile Zola face au «réalisme critique» de « Balzac », sans
oublier le « réalisme socialiste » de Gorki, Chelokhov…C’était l’épanouissement
intellectuel dans les lycées au lendemain du soulèvement de mars 1965. La
bibliothèque était garnie de livres. Les internes, avides de connaissance, se
bousculaient pour emprunter à lire…
« C'était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
… » avait chanté Dalida.
J’ajoute : «C’était le temps où la jeunesse
combattit l’ignorance sous toutes ses formes…»
- Les châteaux médiévaux
- Le très riche musée de Balzac
- Les fleuves de La Loire, du Cher…
- Les caves, les fromageries, les vanneries, le
vignoble…
- Les noms des grandes places : jean Jaurès, la
liberté…
- Les grands espaces verts, la pureté de l’air…
Bien voir tout cela, pour savourer ces délices, pour
apprendre, il vous faut des connaisseurs et des connaisseuses de la région.
Nos ami-e Y. et
MC étaient là. Le couple est de la région et en plus amoureux du Maroc, amoureux
du peuple marocain.
Avec eux, pas de répit. Pas de ville. La destination
reste la campagne, les petites villes, les petits restaurants du coin. Lorsqu’ils
viennent au Maroc, ils évitent les espaces luxueux. Ils adorent bouffer dans
les souks de la campagne. Ils visitent les coins que les «intello » marocains
ignorent. Combien de marocains ont été aux mines d’Aouli (midelt)…? Ils adorent
«explorer» les coins les plus reculés du bled.
Ils contribuent à la gestion d’un centre d’accueil
d’émigrés. Les victimes des guerres, de la misère…qui passent dans le coin..,
sont pris en charge. Nourris et logés en attendant la régularisation de leur
situation. La seule condition : pas d’alcool, pas de drogue dans le centre. Des
volontaires locaux veillent à ce que ces victimes ne manquent de rien. En ce
moment, on y trouve une dizaine de « passagers » (afghans, érythréens, un
marocain…).
Nos amis sont animés de valeurs humaines. Ils ne font
partie d’aucun courant politique. Des véritables laïcs. Le respect des
croyances des autres reste leur principe credo.
janvier 2018
Ali Fkir, communiste marocain,
respectueux
des convictions de ses amis français.
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