Le 10
février 2018 : Un rendez-vous exceptionnel avec l'Histoire.
Ils étaient là par
dizaines. Des accolades de camaraderie. Des accolades émouvantes. Des décennies
n’ont pas terni des images émouvantes.
Qui sont-ils ?
Ce sont des anciens
prisonniers politiques du mouvement marxiste léniniste marocain. Des solidaires
et membres des familles étaient là aussi.
Ils font partie du mouvement révolutionnaire marocain qui
a osé affronter le pouvoir du Hassan II, le tyran.
Des absents ? Il y
en a bien sûr. Il y a les défunts, ceux qui ont rejoint « l’autre
monde ». Personne ne peut «échapper » à la loi de la
nature. Une minorité s’est absentée pour des raisons personnelles
(maladie, engagements familiaux ou autres).
C’est
extraordinaire ! Du jamais vu ! Des militants qui ont partagé des
moments difficiles, qui ont bravé la dictature de Hassan II [groupe de 1972,
groupe du procès de janvier 1977, groupe de
Meknès, groupe de 1984, groupe de 1985(dit groupe 26)…] se son
donné rendez-vous le 10 février 2018. D’abord à l’Institut Supérieur de
l’Information et de la Communication (ISIC de Rabat) pour «Une cérémonie d’hommage au
feu François-Della Suda », l’un des fondateurs/animateurs
des "comités contre la répression au Maroc". Ce grand ami du peuple
marocain et défenseur des causes justes, nous a quittés ces derniers mois.
Ensuite les anciens
vétérans du mouvement révolutionnaire marxiste-léniniste et leurs ami-es, ont
dîné ensemble dans le club de l’Institut agronomique (Rabat).
Il est vrai que les
« temps ont changé », que des convictions ont évolué différemment,
mais, MAIS ils restent porteurs des valeurs nobles, des valeurs acquises
au cours de engagement commun dans le brasier de la lutte
révolutionnaire : clandestinité, enlèvements, centres de
torture, prisons, « procès »…
Personnellement, j’étais
comblé. J’ai fortement serré dans mes bras les présents. Avec, Benaem (on ne
s’est pas vu depuis 47 ans), Togui, Hassoune, les larmes ont coulé. Avec Amine,
Moussaoui… ces nobles militants ont contribué activement à la création d’ILAL
AMAM (30 août 1970). ILAL AMAM, ce cauchemar de Hassan II le tyran. Réécouter
le discours du despote du dimanche 22 janvier 1984.
« L’âme » d’ILAL
AMAM se réincarne aujourd’hui dans l’organisation LA
VOIE DÉMOCRATIQUE/ANNAHJ ADDIMOCRATI et dans d’autres sensibilités
marxistes.
Les martyr-es étaient
présents, aussi bien « matériellement » (photos) que dans les
« esprits » de la plupart des prénsent-es : notre attachement
aux objectifs pour lesquels ils ont sacrifié leurs vies. Zeroual, Saïda, Jbiha,
Tahani …n’étaient absents que physiquement. Comme Abdel Karim Al Khattabi, Ben
Barka, Dahkoune, Benjelloune, Doraïdi, Belhouari, Chbada et tant d’autres, ils
resteront immortels.
Les « dépenses » des retrouvailles ont été financées par
ces sympathiques anciens « taulards » eux-même.
300 dh la personne. 500 dh le couple. J’ai profité de cette
réduction ! hhh
La lutte contre le makhzen continue aujourd’hui. Certaines formes
ont changé, mais les objectifs stratégiques restent les mêmes.
Merci aux organisateurs. Le militant Seddik Al Harch en tête.
Ali Fkir, l'un des fondateurs d’ILAL AMAM.
Ex prisonnier marxiste-léniniste (1972-1982, puis
1984-1985).
NB : témoignage d’un ex
prisonnier.
C’était en 1974 à Tanger
Un tract d’ILAL AMAM
avait circulé dans une usine de Tanger. La police a embarqué les 380
travailleurs. Après torture et interrogatoire, la police a gardé 60,
transférés par la suite de Tanger à Casablanca, au centre secret de
torture Derb Moulay Cherif. Après des jours de torture, 50 ont été relâchés. 10
sont restés dans le centre secret pour des mois et des mois.
Ils font partie des dizaines qui
ont été « jugées » en janvier 1977 à Casablanca.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire