samedi 31 décembre 2016

A l'occasion du réveillon du 31/12/2016-01/01/2017



A l'occasion du réveillon du 31/12/2016-01/01/2017

1 -Agréable soirée aux fêtards, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes!
Fêter: danser, boire, embrasser fait partie des libertés de la personne. Tout comportement reste un droit à condition que cela ne nuise aux autres et ne se fasse aux dépens des autres.
La police des mœurs, les moralisateurs et autres conservateurs (de droite et de "gauche") jouent le rôle de cale. Celle-ci finit toujours par céder devant l'avancée irrésistible de la locomotive de l'Histoire. Il suffit de relire cette dernière.
Je n'ai jamais mis les pieds dans un cabaret, dans une boîte de nuit. Mais je respecte ceux et celles qui les fréquente. C'est de leur droit le plus absolu.
2 - Une pensée:
- Aux peuples en luttes pour leur émancipation
- Aux travailleurs en lutte contre l'exploitation capitaliste.
- Aux palestiniens, chassés de leur patrie. Ces millions de victimes sont persécutés depuis des décennies par le sionisme, l'impérialisme et par leurs "frères arabes".
- Aux chrétiens qui ont pu survivre à la terreur des fanatiques, aux boucheries des hordes de mercenaires venus de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de la Turquie... A ces chrétiens qui retrouvent aujourd'hui Alep la martyre.
- Aux déshérités du Maroc qui croupissent par millions dans les bidonvilles.
- Aux militants de l'UNEM qui végètent dans les geôles de l'Etat.
- Au citoyen Zaid Kechna qui est venu des profondeurs du pays, parcourant plus de 600 km, pour observer un sit in devant le siège de l'ONA, l'empire économique royal, réclamant son dû. Grand hommage à ce brave citoyen qui ose faire face au plus puissant prédateur économique du pays.
3 - Mes "meilleurs" souvenirs:
- 31/12/1970: à minuit les congressistes de l'UNEM (14ème congrès), se trouvaient dans le grand amphi de la Faculté de droit d'Agdal à Rabat. Pas de réveillon pour les militant-es.
- 31/12/1971: Zeroual, Amine et Serfaty présidaient dans la clandestinité la "Conférence nationale" (véritable premier congrès) d'ILAL AMAM. L'appel du devoir oblige! La politique au poste de commandement!
-31/12/1972: C'était un groupe de détenus marxistes léninistes (nous étions 44 si je ne me trompe pas). Après 32 jours de grève de la faim, enfermés dans un pavillon d'un hôpital de Casablanca, des médecins et infirmiers, nous avaient assuré un bon réveillon et ce, "sous le nez" des dizaines de mardas et de policiers.
- 31/12/2014: ma compagne et moi, à Ifrane. Vers 23h, nous étions dans la rue. Des dizaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, s'étaient retrouvés autour de chanteurs amazighs qui fêtaient (en pleine air) à leur manière le nouvel an. On n'avait pas besoin d'alcool pour se chauffer. Ahidous réchauffe le cœur, le moteur du corps, Ce dernier vibre sur les voix nostalgiques des chanteurs. La fibre poétique coule dans nos veines. On avait pas froid malgré les moins 5 (-5) degrés de la température.
- Des réveillons inoubliables passés avec le regretté, camarade et ami, Raouf Falah. On se retrouvait chez la militante Khadija S. et son époux Brahim K.
J'évite de parler des 12 fin d'années passés dans les cellules glaciales du régime.
4 - Fêter n'est pas un crime. Jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, fêtez mais n'oubliez pas de lutter contre le despotisme makhzenien!
Dans les années 60 et 70: au lycée on fêtait le "père-cent" (100 jours avant le bac). On dansait, on buvait on s'embrassait et ce, dans les locaux du lycée.
Les corporations et les associations affiliées à l'UNEM organisaient des soirées dansantes. Les étudiant-es et les prof ne faisaient qu'un. On buvait, on dansaient on s'embrassait. C'était les cas des Fac de lettres, des sciences, de médecine de l'EMI, de l'INSEA,de l'institut agronomique...
cela n'empêchait pas la lutte déterminée contre la tyrannie de Hassan II et d'avoir d'excellents résultats universitaires. Les étudiant-es étaient moins crispé-es qu'aujourd'hui, plus politisés, plus combatifs, plus ouverts sur l'environnement, plus internationalistes. "C’ÉTAIT LE TEMPS DES FLEURS, ON IGNORAIT LA PEUR..."
Bonnes fêtes de fin d’année et ce, dans l’attente de la GRANDE FÊTE  à laquelle aspirent les marocain-es libres !
Bon réveillon! Moi? je le passe chez moi en famille. Je zapperai pour voir comment d'autres peuples fêtent le nouvel an.
Ali Fkir, qui respectent les fêtards, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes.

dimanche 18 décembre 2016

Maroc : Un pas de plus dans le bâillonnement des « bouches »

Maroc :
Un pas de plus dans le bâillonnement
des « bouches »

« Le titre premier du livre III du code pénal traitant des crimes, des délits correctionnels et des délits de police a été modifié par la loi n°73-15 du 18 juillet 2016 au niveau de l’intitulé de la section I bis du chapitre IV et de la section I bis du chapitre V et les articles 267-5. 299-1 et 431-5 de la nouvelle loi n°73-15.
Ainsi, au terme de la section I bis du chapitre IV, traitant de l’outrage à l’emblème et aux symboles du Royaume et de l’atteinte à ses constantes, l’article 267-5 dispose qu’est puni d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 20 000 à 200 000dh ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque porte atteinte à la religion islamique, au régime monarchique ou incite à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume.
La peine encourue est portée de deux ans à cinq ans d’emprisonnement et  une amende de 50 000 à 500 000dh ou à l’une de ces deux peines seulement lorsque les actes visés au premier alinéa ci-dessus sont commis soit par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, ou par affiches exposées aux regards du public soit par la vente, la distribution ou tout moyen remplissant la condition de publicité y compris par voie électronique, sur papier et par voie audiovisuelle »
 (Le journal « L’Opinion » du 17-18 décembre 2016)
Remarques personnelles.
Dans un pays qui « se respecte », aucune loi ne peut interdire de débattre de :
1 – De la monarchie en tant que forme du pouvoir engendré par l’ère des ténèbres.
En tant que citoyen marocain je peux rejeter aussi bien la monarchie que la république bourgeoise.
2 – De la religion en tant qu’élèment faisant partie de la superstructure et en tant que facteur idéologique dans la lutte des classes et ce, tout en respectant les pratiquant-es. Seule une société laïque garantira ce respect.
3 – « L'intégrité territoriale » était et le restera un sujet de débat. Le chauvinisme face à l’internationalisme, le racisme face à l’humain…Aucune loi ne doit en aucun cas interdire aux citoyen-nes de critiquer les politiques d’un Etat qui ne fait que défendre les intérêts d’une minorité de rapaces et autres prédateurs.
Conclusion :
-       Dans la connaissance, dans la science, rien n’est constant. Le changement, la transformation régissent l’évolution de la nature en général et de l’Humanité, un de ses constituants, en particulier.
-      Aucun pouvoir politique n’est capable de délimiter le champ de la réflexion, du débat, de la critique…Seuls les assujettis pourront accepter ce type de tentatives.
 les démocrates marocain-es doivent se préparer à affronter des « mauvais jours ». La tyrannie, c’est bien de cela qu’il s’agit, consolide ses assises…
     Ali Fkir, l’un des fondateurs de l’organisation révolutionnaire « ILA AMAM », qui avait, en autres, comme objectif l’édification du pouvoir des producteurs et autres créateurs et ce, sur les débris du pouvoir des compradors liés à l’impérialisme et au sionisme, des grands propriétaires terriens, de la bourgeoisie bureaucratique (militaire et civile), des oisifs/parasites et autres arrivistes.
   Les formes du pouvoir telles la monarchie et la république bourgeoise feront partie de L’histoire de l’Humanité. Elles seront classées parmi les mauvais souvenirs.
   Dimanche, 18 décembre 2016





dimanche 4 décembre 2016

حول تدبير "مالية" الدولة

حول تدبير "مالية" الدولة
(على فقير)
تقديم
الحديث عن تدبير "مالية الدولة" يمر حتما عبر الحديث عن «ميزانية الدولة"، و عن "قانون المالية".
أ - "ميزانية الدولة":  الميزانية (من الميزان) ترتكز على عنصرين: الموارد/المداخل من جهة، و التكاليف/النفقات من جهة ثانية.
 البرنامج المالي للدولة، عبارة عن جداول حسابية تقديرية توقعية، خاصة بالسنة الموالية، و مدته لا تتعدى سنة واحدة.
ب - أنواع قوانين المالية:
 - قانون مالية السنة أو (تجاوزا) قانون ميزانية الدولة لسنة معينة، و هي وثيقة محضرة من طرف السلطة التنفيذية (الحكومة)، تصبح قانونا بعد مصادقة السلطة التشريعية (البرلمان) عليها.
- القوانين المعدلة لقانون المالية
- قانون التصفية
ت - تدبير المالية: يعني بالأساس، من يحدد الموارد و النفقات، من يسهر على احترام قانونية المالية، من يراقب...الخ

أولا: توضيح بعض الخلفيات
  يشكل "قانون المالية" (ميزانية الدولة بعد المصادقة البرلمانية)، الترجمة المرقمة لسياسات و اختيارات الدولة في مختلف المجالات.
  فللميزانية وجهان: فهي بنيوية في عمقها، حيث تعكس الاختيارات الطبقية على ألمدى البعيد, و هي ظرفية في بعض جوانبها الثانوية مثل صندوق المقاصة: فنتيجة الحراك الذي عرفه المغرب بقيادة حركة 20 فبراير، ارتفع دعم المواد الأساسية من حوالي 16 مليار درهم إلى حوالي 56 مليار درهم، و قد انخفض هذا الدعم إلى حوالي 13 في مشروع ميزانية 2017، و يمكن أن يرتفع من جديد إذا استمرت الشرارة التي أطلقها اغتيال الشهيد محسن فكري.  لقد ظهر، تاريخيا، "صندوق المقاصة" لشراء "السلم الاجتماعي" كمحاولة لتحييد الشرائح الفقيرة.
 و يتضح من هذا المثال أن تحديد موارد ميزانية الدولة (من يتحمل مثلا عبئ الضرائب؟)، و نفقاتها (من يستفيد منها؟)، تبقى في أخير المطاف قرارات سياسية، اختيارات طبقية، فئوية، "لوبية"...الخ.

ثانيا: أنواع قوانين المالية 
1       قانون مالية السنة ( أنظر أعلاه التعريف).
2       - القوانين المعدلة لقانون المالية: بمبادرة من الحكومة، يمكن تعديل قانونيا خلال السنة قانون
مالية السنة و ذلك نتيجة تطورات اقتصادية، اجتماعية أو سياسية ، غالبا ما تكون ظرفية، و غير متوقعة.
3       –  قانون التصفية: ينظم قانون التصفية الحساب العام للمداخل و النفقات المنفذة فعلا و ذلك بعد سنتين  من السنة المالية المعنية. فقانون تصفية ميزانية 2014 يجب أن يرى الوجود سنة 2016.  في الواقع المغربي،  المراقبة لمالية الدولة عبر قانون التصفية، يبقى متعثرا، و لا يحترم الدورية.

ثالثا: مكونات ميزانية الدولة الثلاثة:
-         الميزانية العامة للدولة، و هو المكون الأساسي: الموارد و النفقات السنوية.
-         مرافق الدولة المسيرة بصورة مستقلة SEGMA: المطبعة الرسمية، الكولف الملكي، المركب الرياضي مولاي عبد الله، و المركب الرياضي محمد الخامس...الخ
-         الحسابات الخصوصية للخزينة: صندوق دعم المبادرة الوطنية للتنمية البشرية، صندوق دعم التماسك الاجتماعي...الخ
1       – تحضير مشروع قانون المالية.
  إن وزارة الاقتصاد و المالية هي المكلفة نظريا بتهيئ مشروع قانون المالية و ذلك تحت إشراف رئيس الحكومة في إطار "رسالة التأطير" lettre de cadrage
  يمتد تحضير قانون المالية حوالي ثلاثة أشهر ونصف انطلاقا من شهري ماي.
·        قبل فاتح ماي، يعرض وزير المالية بمجلس الحكومة أهم توجهات الميزانية  انطلاقا من الاختيارات الطبقية البنيوية و معطيات الظرفية الاقتصادية و الاجتماعية و السياسية. 
·        دعوة جميع الآمرين بالصرف لوضع اقتراحاتهم المتعلقة بالنفقات بخصوص ميزانية السنة المالية المقبلة.
·        تجميع اقتراحات الآمرين بالصرف بوزارة المالية قبل حلول تاريخ فاتح يوليوز.
·          تحديد المبالغ الإجمالية للمداخل و للنفقات.
·        توزيع "حصص" مختلف الوزارات و ذلك في إطار لجن وزارية خاصة بالميزانية.
·        موازاة مع هذا العمل يتم تهيئ مشاريع النصوص المقترحة في إطار قانون المالية و الوثائق المرفقة.
·        إعداد من طرف المجلس الحكومي للنسخة التي سيتم تقديمها للمجلس الوزاري.
·          إصدار من طرف المجلس الوزاري الذي يترأسه الملك الطبعة الرسمية لمشروع قانون المالية الذي سيتم تقديمه أمام  البرلمان.
·        مناقشة المشروع داخل البرلمان في إطار لجن قطاعية، تبقى شكلية، لأن الدولة المخزنية تحكمت عبر "موظفين" مختصين في تهيئ  مختلف المشاريع، و عندما تمر عبر المجلس الوزاري تصبح عمليا "ملزمة"، لا أحد يمكن تعديل مكوناتها الجوهرية.
2مراقبة مالية الدولة: تتم وطنيا عبر البرلمان، عبر الخزينة العامة، عبر المجلس الأعلى للحسابات... و محليا عبر الإدارات، عبر مجلس الحسابات الجهوية...الخ
3 - : جدول بعض معطيات مشروع الميزانية العامة لسنة 2017
موارد الدولة
بملايين درهم
%

نفقات الدولة
بملايين
%
المداخل الضريبية
202 206
70،5

نفقات التسيير
734 187
57،8
المداخل غير الضريبية
 079 16

5،5

نفقات الاستثمار
571 63
19،6
القروض المرتقبة
000 70
24

مختلف نفقات الدين العمومي
 356 73
22،6
المجموع: حوالي
281 292
100


 661 324
100
ملاحظة: عجز الميزانية العامة، رغم الافتراضات المتوسطة و الطويلة الأجل المنتظرة 70مليار درهم المرتقبة:
حوالي 380 32 مليون درهم، هذا العجز ينخفض بالنسبة لمالية الدولة إلى حوالي 182 25 نظرا للرصيد الايجابي للحسابات الخصوصية للخزنية، حوالي 199 7 مليون درهم.
الخلاصة
  إذا كانت الميزانية تترجم الاختيارات السياسية والاقتصادية والمالية للدولة، فان تدبير أهم جوانبها يرجع بالأساس إلى جهات  مخزنية "غير رسمية"، لهذا يصعب الحديث بجدية حول موارد و نفقات العديد من الصناديق الموازية، و يصعب فهم المساهمة المتواضعة  للمجمع الشريف للفوسفاط (أقل من 000 3 مليون درهم)، و الاعتماد الضخم المخصص  ل"ميزانية التكاليف المشتركة" الغامضة الأهداف (790 36 مليون درهم)، هذه الميزانية التي تقارب ميزانية وزارة التربية الوطنية و التكوين المهني (حوالي 000 40 مليون درهم).
  إن الحكومة هي التي تحضر، نظريا، مشروع قانون الميزانية، و تسهر على تطبيق محتواه، و البرلمان، بموافقته عليها، يعطي لميزانية الدولة طابعها القانوني، لكن الحقيقة تبقى في جهة أخرى.
على فقير، يوم 8 نونبر 2016
نشر بجريدة النهج الديمقراطي، العدد 228

mardi 22 novembre 2016

Le cynisme du makhzen et les malheurs de Benkirane

Le cynisme du makhzen et les malheurs de Benkirane
  Un pays « en marche » et ce, malgré l’inexistence d’un gouvernement « actif», la "mise en gèle" des « institutions », la « tournée » extérieure de longue durée du chef de l’Etat…face à la rogne populaire, la « quintessence » du makhzen est là. Le makhzen maîtrise tout. Le ministère de l’intérieur, l’armée, la police et la gendarmerie font régner « l’ordre ». L’institution monarchique est omniprésente en jouant le régulateur de toutes ces composantes répressives.
Le bled n’a pas besoin de ministres, d’élus, de partis assujettis, d’organismes de façade…
Ce sont là les principales caractéristiques de la tyrannie.
Notre tyrannie à nous autres marocain-es ne se limite pas au bâillonnement et à l’étouffement, elle se fait remarquer par son cynisme sans modération aucune.
Benkirane et autres pleurnicheurs, n’ont qu’à « relire » l’Histoire de ce pauvre pays. Le makhzen ne tolère pas que ses « sujets » se fassent des idées sur une « protection extérieure ».
1- En juin 1969, Moscou avait accueilli une « Conférence des partis communistes et ouvriers et le PLS/ex-parti communiste marocain y avait pris part en tant que parti ouvrier « (hhhh) .
Ali Yata y assista.
Rentré au bled avec l’air d’un « immunisé », Ali Yata fut écroué. Les marocain-es n’ont d’allégeance à faire qu’au makhzen. Le seul seigneur du bled.
2- En mai 1981, Mitterrand fut élu président de la France. L’USFP fêta événement comme si Bouabid qui fut élu. Un mois après, le parti osa exprimer une opinion sur le Sahara occidental. Le makhzen écroua sans ménagement aucun Bouabid et consorts. Ce fut une occasion pour que le mkhzen rappelât aux « sujets » qu’il est leur seul maître dans ce monde. L'allégeance ne doit en aucun être remise en cause.
3- A l’agonie de Hassan II, le makhzen organisa frauduleusement des élections pour « légitimer » un gouvernement usfpéiste. Quelques années après. El Yousfi et ses espérances furent balayés.
4- Sans s'attarder sur les expériences « familiales », passons au cas du PJD.
Le makhzen avait deux soucis :
• La gauche marxiste léniniste qu’il n’arrive pas à déraciner complètement et ce, malgré la politique de répression, de récupération, de neutralisation…
• La montée en puissance d’un islamisme radical anti-makhzenien.
  Le makhzen chargea le docteur Al Khatib, son indéfectible fidèle, de créer un parti islamiste mad in makhzen. Ainsi fut créé le PJD de Benkirane.
  Les événements de 2011, où l’islamisme politique fut le dominant, poussa le makhzen à organiser des élections anticipées. Ses urnes ont répondu aux vœux du seigneur pour désigner le PJD premier parti. Benkirane, en véritable bouffon, tente de prendre les allures d’un véritable chef de gouvernement et se permet des sorties croyant à la protection de Qatar et autres émirs pétrodollars. Le makhzen ne peut en aucun tolérer qu’un de ses serviteurs soit le relais d’une force extérieure. A la veille des « élections » du 7 octobre 2016, les frères barbus de Benkirane étaient allés quémander la solidarité de «l'internationale des frères musulmans» qui avait tenu sa réunion en Turquie. Parmi les points de l’ordre du jour figurait « la solidarité» avec le PJD marocain. Le makhzen fera payer certainement cher, très cher, cette « traîtrise» au PJD, l’une des ses progénitures.
CONCLUSION.
   En plus de sa nature tyrannique, le makhzen est un véritable maître dans le domaine du cynisme.
  C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le calvaire de Benkirane. Le makhzen a encore besoin de Benkirane. Après une « correction bien méritée», le père pardonnera au fils son égarement à condition que ce dernier «se mette au pas ». Benkirane ne demande pas plus que cela. Il sait bien qu’il est son père.
   Les marocain-es libres n’ont rien à craindre.
  Nous n’attendons pas de largesses du côté de dar al makhzen. Nous ne monnayons ni nos convictions, ni nos principes, ni notre volonté de lutte avec détermination pour un nouveau Maroc.
   Libres à ceux et à celles qui croient aux vertus de la nouvelle ère de continuer leur bout de chemin pour mieux s'approcher de dar al makhzen.

Ali Fkir

samedi 19 novembre 2016

18 novembre 2010, décès du grand A. Serfaty

Le 18 novembre 2010, décès du grand Abraham Serfaty.
******** 
Je ne pourrai jamais oublier, mon camarade, mon ami, le plus grand communiste de l’Histoire du Maroc, Abraham Serfaty. Je n’insulte pas l’Histoire. 
Je laisse le soin aux bras-cassés et autres dénigreurs de faire le sale boulot.
           Ali Fkir, communiste républicain marocain.

Extrait de mon écrit « Le petit berger qui devint communiste »
« Le 10 juillet 1971, c’était un samedi, le jeune communiste était avec le militant Abraham Serfaty assis sur la falaise de la plage des nations entre Salé et Kénitra. Ils discutaient des tâches de l’organisation et surtout de ce qu’allait/devait faire le jeune au Gharb.
Kénitra était une ville industrielle. Kénitra était dans le temps la capitale du capitalisme agraire. Kénitra était la capitale de la résistance paysanne face aux grands propriétaires terriens dont des membres de la famille royale et autres prédateurs. L’ex berger, Zouhair et Z. M, nouvellement « injectés » dans la région avaient de lourdes responsabilités.
Vers 17h (ou 18h), Sertfaty et le jeune rentrèrent à Rabat, et pour aller au quartier Agdal, ils passèrent par le quartier Hassan, à 100 mètres des locaux de la radio et de la télévision. Leur attention fut attirée par la présence des centaines de jeunes soldats tout autour des bâtiments. Le jeune demanda à son camarde de laisser dans le coin.
 Le jeun se dirigea vers le lieu « militarisé ». Un palestinien, militant du FDLP, se détacha du groupe des badauds et vint prendre dans les bras le jeune communiste tout en criant : mabrouk camarade Ali, mabrouk la république ! Le jeune ne s’enflamme pas facilement dans ces situations. Il se détacha du militant palestinien et se dirigea vers les jeunes soldats. L’un d’eux pointa l’arme sur le jeune et ordonne : « n’approche pas ou je tire ! ». Le jeune demanda humblement : je voudrais savoir seulement ce qui se passe. Le soldat répondit : « vive la république ! Mais dégage ou je tire ».
Le petit prit un taxi et rentra à la cité universitaire. Il alluma la radio, et en tamazight le speaker répétait : il n’y a plus de monarchie…! Des cortèges de voitures passaient devant la cité : les klaxons fonctionnaient à fonds, les vives la république !, les filles « youyouaient »…c’était la fête. Les étudiants n’avaient pas à prendre de taxi ou de bus. Tout fut gratuit. Les étudiants voulaient aller au centre de Rabat. Devant la grande gare des manifestants détruisaient les grands portraits du roi, et les symboles de la fête du trône.
Le jeune trouvait cela trop beau pour être vrai. Il revint dans sa chambre alluma la radio. Il remarqua que la chaîne de Tanger était entre les mains des monarchistes. Le général Oufkir, le monarchiste, était le maître de la situation. Hassan II lui avait délégué tous les pouvoirs. Vers 20h, la cité fut encerclée par les loyalistes. Personne ne pouvait ni entrer, ni sortir. La chaîne de Rabat était toujours entre les mains des putschistes.
 Le 11 juillet 1971, au levé de soleil, le jeune se rendit au quartier Hassan où les jeunes soldats d’Ahrmemou résistaient toujours. Ababou, le cerveau du putsch, et leur chef adoré avait été abattu par les monarchistes. Ils étaient rares les badauds. Il y avait essentiellement des policiers en civil. Le jeune se faufilait entre les « civils ». Retranchés dans des bâtiments, les jeunes soldats résistaient. Les monarchistes tiraient sans sommation sur tout ce qui bougeait. Dans ce champ de bataille, le jeune, eut la surprise de retrouver Abdelhamid Amine, venu très tôt de Kénitra pour voir de près ce qui se passait, quelques minutes après, il retrouva Abdellatif Derkaoui. Les trois « s’ignorèrent ». Pas d’imprudence dans ces circonstances.
Vers l’après-midi du dimanche 11 juillet 1971, Hassan II et son entourage reprirent totalement le contrôle de la situation. Des officiels furent exécutés sans jugement aucun. Des centaines de jeunes soldats furent emprisonnés. Des dizaines d’autres auront connu le bagne de Tazmamarat. Moha Boutou, le prolétaire comme le surnommaient ses camarades à Ahermouma, ami de l’ex berger, ancien militant du PCM mourut dans des conditions inhumaines, le 1er mars 1978  à Tazmamart. Cellule 55. Il est natif de Gourrama à 50 km du bagne de Tazmamart et à 65 km de Beni tadjit. » (P117)   
**********
Voir l'extrait d’un texte écrit en 2004 par Abraham Serfaty dans le Monde (10 août 2004)
Abraham Serfaty, militant anticolonialiste marocain, est mort le 18 novembre 2010. Figure hors du commun de l’opposition, son itinéraire est emblématique de toute une génération. Né en 1926 dans une famille juive de Tanger, il adhère au PCF entre 1945 et 1949 (il est alors élève ingénieur aux Mines de Paris) et s’engage dans le combat pour l’indépendance de son pays. Il participe ensuite à la mise en place des nouvelles institutions. Il milite au sein du mouvement communiste marocain, mais rompt avec lui en 1970 et crée le mouvement Ilal Amam. Arrêté une première fois en 1972, il entre dans la clandestinité avant d’être à nouveau incarcéré en 1974. Il croupira pendant plus de quinze ans en prison, notamment à Kenitra, où il sera torturé. Devenu un des plus célèbres prisonniers marocains, il sera libéré en 1991, mais déchu de sa nationalité et expulsé du Maroc. Il ne sera autorisé à récupérer sa nationalité et à rentrer dans son pays qu’en 1999, après l’avènement sur le trône de Mohammed VI.
Militant anti-impérialiste, juif antisioniste, favorable à l’autodétermination des Sahraouis, soutenu avec constance par sa femme Christine Daure qui l’avait recueilli durant sa clandestinité, Abraham est resté jusqu’au bout fidèle à ses convictions.
Répondant à une tribune parue dans Le Monde ….  il écrit un texte intitulé « L’héritage de Hassan II » (10 août 2004) :
« Je voudrais prier le lecteur de ces lignes d’excuser l’indignation qui suit. Mais puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture ? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim ? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982 ? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart avant que, grâce à la lutte de Christine Daure, les portes du bagne s’ouvrent sur les 28 survivants ?
On ne peut pas oublier que les années du règne d’Hassan II furent jalonnées de massacres. Celui du 23 mars 1965 contre la jeunesse révoltée de Casablanca. Celui de juin 1981 contre toute la population des quartiers pauvres de Casablanca, également révoltée. Celui de janvier 1984 contre le peuple de Marrakech et tout le peuple du Rif, de Nador à Ksar-el-Kébir, eux aussi révoltés, en passant par Alhuceïma en état d’insurrection. Ce peuple du Rif qu’il qualifia alors de “oubash” (“voyous”). »