La SAMIR et la descente aux enfers
Mohammedia: "le Front Local du
suivi de la crise de SAMIR" appelle tous les marocain-es libres à exprimer
leur solidarité avec les travailleurs de SAMIR et ce, en participant
effectivement au sit in du 5 août 2016 (17h) décidé par le front syndical de la dite
société.
Rappel:
- La SAMIR a été créée par le
premier et dernier gouvernement nationaliste (4 décembre 1958, 21 mai 1960).
- La SAMIR, l'unique raffinerie
nationale a pu répondre amplement aux besoins du Maroc en carburants...
- 1996/1997 le régime de Hassan II
cède dans des conditions politiques anti-nationales, ant-économiques ce bijou
national à des prédateurs saoudiens.
- Le prédateur capitaliste
désinvestit (fuite des bénéfices, s'endette..). L'Etat ferme les yeux, les
services de douane encouragent l'évasion fiscale, les banques marocaines
accordent au prédateur des crédits en milliards de dh...Le patron saoudien
profite des relations entre les deux pays pour "sucer" plus.
- En 2015, les dettes cumulées
approchent les 45 milliards de dirhams. Le prédateur demande plus, et pour des
raisons inconnues, les "victimes" (victimes???hhh) refusent de se
laisser dépouiller davantage.
- Le 5 août 2015, la patron fait
grève. Il arrête l'activité de la société.
- Août 2015: formation du
"Front syndical" par les travailleurs de la SAMIR et le "Front
local du suivi de la crise de SAMIR" par des forces politiques et
associatives.
- En 12 mois: les solidaires ont
entrepris plusieurs initiatives militantes, organisé plusieurs actions: marches
populaires, meeting, conférences, sit in... se sont adressés aux concernés
directs et indirects: le chef du gouvernement et les ministres concernés
déclarent être dépassés par le problème. Tout le monde fait le geste vers le
haut. ce n'est pas vers Dieu, mais vers le Palais.
- Les tribunaux décident la
liquidation pure et simple de la SAMIR (mars 2015 et juin 2016), tout en
décidant la continuité de l'activité de la société (pour 3 mois en mars, et
pour 6 mois en juin 2016). Un syndic a été désigné pour veiller sur le bon
déroulement du processus...
- Jusqu'à la réunion du Front local
(le 27 juillet 2016), la SAMIR n'a pas repris son activité de raffinage. Les
travailleurs sont là, prêts à faire démarrer les machines... techniquement, et
humainement, la SAMIR est prête à redémarrer. Mais le brut fait défaut. L'Etat
ne fait pas le geste ce qui démontre sa mauvaise volonté. L'Etat envisagerait
la liquidation définitive de la raffinerie, surtout que les
importateurs/distributeurs (Ifriqia marocain, Total française, Shell
anglaise...) se frottent les mains: leur bénéfice dépasse les 2,5dh par litre
de carburant vendu, alors qu'il se situait entre 0,40 et 0,60 dh (estimations)
avant l'arrêt de l'activité de la SAMIR. Les marocain-es paient les pots
cassés.
- Ces derniers mois, les
travailleurs de la SAMIR ont vu s'envoler des composantes essentielles de leurs
rémunérations ( diverses primes, diverses indemnité, couverture médicale...).
La rémunération va se réduire au salaire de base. Véritable salaire de misère.
- L'Etat compte sur l'affaiblissement
du mouvement de résistance, sur le découragement des salariés, sur la démission
des solidaires et ce, pour raser la SAMIR de la carte de la région, surtout que
les prédateurs fonciers attendent avec impatience le démantèlement des
installations pour s'emparer des centaines d'hectares. Ce sera la ruée
vers...des terrains qui valent de l'or.
La solidarité nous interpelle
Mohammedia le 28 août 2016
Ali Fkir, membre du Front Local
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