Réflexion matinale
L'enseignement: les larmes de crocodile
En moyenne, après chaque
décennie, l’Etat initie un « débat », un débat sans lendemain, sur
l’état de l’enseignement. Aucun remède sérieux n’est proposé. C’est une
occasion pour les décideurs de « noyer » leur responsabilité, de
brouiller les cartes, de détourner les yeux des marocain-es de la véritable
origine du mal, c’est aussi l’occasion de recruter (politiquement et
idéologiquement) de nouveaux « intellectuels » et autres politicards
qui n’attendent que l’occasion pour échanger leur « savoir-faire »
( ???!!!) contre la « baraka » et autres largesses des milieux
makhzeniens.
Les
larmes de crocodile versés par certains, larmes
« provoqués » par l’agonie de l’enseignement cache les
sentiments réels. La vérité est ailleurs. Les richards du pays, ceux qui
constituent les classes dominantes, les "véhiculeurs" (pardon
Molière!) de l’obscurantisme, les décideurs se frottent les mains. Tous sont
satisfaits de l’état de l’enseignement.
Leurs
enfants n’ont rien avoir avec « l’école publique » qu’on pleure. La
continuité de la domination et la tyrannie est assurée par
la progéniture qui se « forme» aisément dans
les meilleures écoles étrangères. Pour les obscurantistes,
« analphabétisme » (au sens large du terme) constitue une terre
fertile pour semer les grains de l’intolérance et de la terreur (à tous les
sens du terme).
La
bourgeoisie « éclairée » et les franges de l’obscurantisme se
retrouvent main dans la main dans ce domaine. Le makhzen se la coule douce à
Rabat, puisqu’il se présente comme « réformateur » de l’enseignement,
tout en remerciant Dieu qui l’a doté de cette « armée » de
prometteurs d’une « peuplade inculte ».
« L’éducation
nationale » a comme premier objectif la promotion de la devise
« Dieu, Patrie, Roi », et donc façonner un sujet type
à capacité de réflexion presque nulle.
Laissons
de côté « l’éducation nationale » telle voulue par les décideurs et
revenons ‘à l’enseignement tel que nous la concevons nous autres. Je
m’arrête sur le primaire, la base de toute réforme sérieuse.
Qu’attendent
les familles de l’école « primaire » ?
Que
leurs chérubins :
- Sachent lire
- Sachent écrire
- Sachent calculer
- Soient sensibilisés sur
l’environnement (la faune, la flore…)
- S’ouvrent sur des activités
artistiques
Toute autre matière ne
peut que constituer un obstacle à l'épanouissement des
enfants.
L’éducation (religieuse, nationale..) est du domaine
familial. Qui apprend aux enfants à marcher, à parler, à manger « correctement », à
faire proprement leurs besoins…sinon la famille en général et la maman en particulier ?
L’enseignement doit dispenser la connaissance en général, la
science en particulier. Il doit cultiver l’esprit critique. Son objectif
premier est l'épanouissement de l’humain dans un
environnement démocratique, dans un environnement sain.
Peut-on rêver de cet enseignement dans une
société sclérosée, société verrouillée,
société « animée » par la devise « Dieu, Patrie,
Roi », devise qui ne fait allusion qu’à l’aveugle
soumission ? Certainement pas.
L’enseignement fait partie d’un TOUT.
« Réformer » l’enseignement, revient à RÉVOLUTIONNER LE TOUT .
« Réformer » l’enseignement, revient à RÉVOLUTIONNER LE TOUT .
Ali Fkir, le 2 octobre 2015
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