Ni âne, ni 7 francs!

Réflexion matinale

"لا حمار، لا سبع فرانك" (ni âne, ni 7 francs)!

Les différentes harkas makhzeniennes vers la Suède n'ont rapporté en fin de compte comme trophée qu'un miroir aux alouettes destinés à leurrer les naïfs tel le bonhomme qui a déclaré à la presse que c'est le Maroc qui a découvert l'Amérique, que nous sommes nous autres marocains les plus intelligents êtres vivants sur la terre et que les suédois sont de simples ignares...
Les "guerriers et guerrières" du bled ont crié très tôt victoire!
Une semaine après, les représentants du peuple suédois ont réservé un accueil chaleureux à Aminata Haïdar et ont refusé l’accès à la salle à une énième délégation makhzenienne.
La sahraouie Mme Haïdar se trouve chez elle, chez des siens, là où il y a des forces démocratiques en général, les forces progressistes en particulier; ses adversaires sont désignés "persona non gratta".
Une harka armée de "bouchfre/bouhabba" ne peut que battre en retraite devant des armes plus modernes.
Nous ne sommes pas là pour nous "frotter les mains" de plaisir. Non! Nous n'avons jamais défendu la thèse de l'indépendance des sahraouis, mais nous sommes farouchement contre l'assimilation forcée. Nous sommes pour le dialogue entre l'Etat marocain et le Front polisario, dialogue qui permettra aux sahraouis de s'autodéterminer librement. C'est là la quintessence de notre position.
Cette position n'a pas changé depuis l'été 1970, au lendemain du soulèvement populaire sahraoui à Layoune et la tuerie qui s'en était suivie. Notre position n'a pas changé depuis que la police marocaine a réprimé en 1972 les militants sahraouis qui ont voulu créé au sud du Maroc une base arrière pour la libération du Sahara Occidental. Nous n'avons pas changé notre position depuis que l'aviation française "venue en aide aux Etats marocain et mauritanien" a tué des centaines de sahraouis dont le martyr El Ouali, leader alors du Front polisario.
Notre position est la même que celle des forces progressistes à travers le globe. L'internationalisme doit primer sur le chauvinisme quitte à payer le prix fort, n'en déplaise aux pleurnichons de tous poils.
Ali Fkir, le 17 octobre 2015