La Tunisie: le
scénario ENNAHDA
Le scénario catastrophique
1 – l’objectif d’ENNAHDA : avoir les moyens de dominer
pour islamiser à sa façon la société tunisienne. L’objectif à long terme ne diffère en rien de
ce lui de Daech, l’Etat islamique asphyxiant.
2 – L’objectif à moyen terme : affaiblir les forces
progressistes et autres forces démocratiques de résistance. Dans sa ligne de
mir, les forces politiques tel le Front populaire, le mouvement syndical tels
l’UGTT et l’UGET, le mouvement des
droits humains, le mouvement démocratique des femmes…
3 – La stratégie « électorale » à court terme.
A – La nouvelle constitution tunisienne instaure, du moins
théoriquement, un régime parlementaire. Le président n’aura qu’un rôle
relativement symbolique. Le chef du
gouvernement et son équipe auront le gros des pouvoirs. La légitimité des urnes
oblige ! Les élections législatives de novembre prochain constituent l’enjeu
principal.
B - Des sondages
placent ENNAHDA, premier parti gagnant avec un score variant entre 20 et 35%.
Il sera le mieux placé pour former le futur gouvernement. Il sera obligé de
bâtir des alliances.
C – Pour réussir à tisser des alliances solides, ENNAHDA a
dés maintenant recours à une tactique machiavélique : ne pas présenter de
candidat aux élections présidentielles. Pourquoi ? pour faire élire le
candidat le moins encombrant, faisant ainsi barrage au candidat du Font
populaire, l’ennemi principal. Et oui ! le Front populaire est
actuellement considéré comme ennemi par les milieux Ennahdistes.
Deux conditions pour
épauler le candidat non ennahdiste : qu'il soit conservateur/réactionnaire, et
être en mesure de remporter assez de sièges au parlement pour que
l’alliance réussisse dans la formation du gouvernement.
Dans la conjoncture actuelle, ENNAHDA n’a pas intérêt à
assurer aussi bien la présidence que la primature, surtout que les sondages ne
lui sont pas favorables pour les présidentielles.
D – garde-fous « constitutionnels » :
1- L’essentiel du pouvoir revient au gouvernement
2- Pour qu’il soit viable, le gouvernement doit représenter la
majorité au sein du parlement
3- La constitution tunisienne stipule (grâce au coup magistral
d’ENNAHDI) :
a- L’islam est religion de l’Etat tunisien
b- Le président est musulman
c- Le président est né tunisien
Ce sont là des éléments essentiels pour comprendre la
décision d’ENNAHDA de ne pas présenter un candidat aux présidentielles. ENNAHDA « rendra service » à un
porche (mais fort), en échange, celui-ci l’aidera à former le gouvernement
islamiste et tout ça, au nom de la démocratie ! Moncef Marzouki sera-t-il « l’élu »
d’ENNAHDA ? si c’est le cas, la Tunisie va revenir à la case de départ
d’il y a deux ans.
Souhaitions à nos
frères tunisiens, aux travailleurs tunisiens à nos camarades tunisiens et
surtout aux femmes tunisiennes un scénario plus prometteur.
Ali Fkir, le 23 septembre 2014
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