Au Maroc : évitez de
tomber malade!
Si vous tombez malade, sachez que vous n’avez aucun
droit aux soins du côté public. L’Etat a complètement démissionné. Les hôpitaux
publics (dont la majorité est héritée de l'époque coloniale), délabrés,
n’assurent plus leur rôle social. Bâtiments délabrés, inexistence du matériel
nécessaire, personnel insuffisant numériquement, démotivé par manque de moyens,
rémunération de misère…
1 - Les pauvres ne font que retourner mourir chez eux.
Le chez eux qui manque déjà du minimum vital pour la survie.
2- Les potentats, pilleurs de richesses nationales,
suceurs du sang des travailleurs et autres malfaiteurs, se font soigner en
Suisse, en France, aux Etats Unis…Les factures sont réglées par la plus-value
produite par les producteurs (ouvriers et paysans)…
3 - Ceux (hommes et femmes), des couches moyennes se
dirigent vers les cliniques privées. L’Etat makhzenien a fertilisé le sol
(juridiquement, fiscalement…) pour que ces cliniques puissent pousser comme « des
champignons ». Ces marocains « moyens » se doivent compter sur leurs propres
moyens et sur des derniers organismes sociaux en vie (CNOPS, mutuelles…).
Rappelons que ces organismes sont alimentés par les cotisations des salariés
pendant leur activité. Soulignons aussi que l’intervention de ces organismes ne
règle pas la totalité de votre facture et ce, nonobstant les lenteurs et le
clientélisme qui gangrènent ces organismes.
Ça, c’est le
côté financier.
Côté humain ? En se
basant sur mon expérience personnelle, je vais me limiter au cas des ces
dernières couches sociales.
Les choses qui peuvent vous aider à « vaincre » votre
maladie.
- L’Etat de la clinique
- La qualification des médecins
- Les rapports/compétences du personnel
(infirmières/infirmiers…) avec les patients…
- Le soutien moral des vos proches, des proches du
couple si vous êtes marié...
- Le soutien moral de vos camarades, des amis, des
collègues…
- La sympathie exprimée par de diverses sensibilités
politiques, syndicales, associatives…
- Votre moral à vous,votre vision philosophique quant
à la vie, à la mort…
MAIS le soutien le
plus précieux, le plus déterminant, reste celui de votre conjoint. Sans oublier
bien sûr, celui de vos enfants.
Dans le cas du
malade marocain, sa compagne est TOUT :
Son
assistante, sa conseillère, son « infirmière », sa «nourrissante», sa «
règle-tracas administratifs »…
En cas de maladie, le marocain compte en premier lieu
sur sa compagne. Mais étant ingrat, si sa compagne tombe malade, le marocain,
lui dit « appelle une bonne femme de ta famille pour qu’elle s’occupe de toi.
Moi je ferais les courses. Vous ne manquerez de rien. »
C’est un tableau sombre. Ce tableau reflète la
réalité. Ce-ci doit nous poussez à mieux faire, à nous engager plus et avec
détermination révolutionnaire dans la lutte des classes sur la VOIE DE
CHANGEMENT.
Trois passages par le « bloc opératoire », des jours
et des nuits d'hospitalisation… sont des « faits » qui s’ajoutent à votre
histoire personnelle.
Je tiens à
terminer par ce fait : une fois dans le bloc, jambes écartées, pieds et mains
attachés, à moitié conscient (début l’anesthésie), entouré de 5 à 7 personnes
(je ne voyais pas leurs visages), l’une d’elle me posa la question suivante : Ssi Ali, à quoi vous pensez ? J’ai répondu : au derb Moualy Cherif en 1972. C’était la vérité. Dans ces moments
difficiles, je n’avais en tête que mon expérience, que mes idéaux. Mes pensées
allaient aux bidonvillois en lutte pour un logement décent, aux ouvriers de
SAMIR…
De 1957 à 2018, je n'ai raté que 13 premiers mai. 11
fois à cause de la prison et une fois (2018) à cause de la maladie
Conclusion.
Nous vivons
dans le Maroc des potentats, les « bourgeons » d’un nouveau Maroc, celui des
producteurs et autres créateurs se font pointer à l’horizon (Rif, Jerrada…). Ne
manquons pas notre rendez-vous avec l’Histoire !
Hissons haut l'étendard de la résistance sur la VOIE
DE CHANGEMENT ! Ensemble nous vaincrons !
Ali Fkir, le 2
mai 2018
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