Extraits relatifs à l"Histoire du mouvement marxiste léniniste marocain.
1ère partie en français
Photos/archives relatifs au procès des marxistes léninistes marocains
Eté 1973
Bonjour ILAL AMAM
Extrait
du livre « Le petit berger qui devint communiste »
« Pratiquement
depuis début 1970, le noyau qui allait diriger la scission au sein du PLS (ex
parti communiste marocain) était en œuvre. Il était composé de Laâbi,
Serfaty, Ben Addi, Belkhdar, Benaïm, Ben Chemsi, Mansouri et Ali Fkir. En
coordination avec ce noyau, des militants œuvraient pour le même objectif dans
la plus part des régions. La revue « souffles » (en arabe et en
français) constituait la boussole politico-idéologique du mouvement.
La
réunion de la constitution d’ILAL AMAM (« A ») eut lieu le 30 août
1970 à la maison du militant Abraham Serfaty, quartier Hassan (pas loin du café
« JOUR et NUIT ») à Rabat.
Etait
présente une quarantaine de militants, tous membres du PLS, intellectuels,
étudiants, lycéens, ouvriers, paysans,… Etaient représentées, les villes de
Rabat, Salé, Casablanca, Kénitra, Marrakech, Tétouan,…
Les
présents décidèrent à l’unanimité :
– De
quitter définitivement le PLS, l’ex parti communiste.
– La
constitution d’une nouvelle organisation marxiste-léniniste clandestine, la
deuxième après la constitution quelques mois avant de la première qui allait
donner par la suite « 23 mars » et « linakhdoum
achchaâb ». La première a été constituée par des militants venus
d’horizons différents : UNFP, PCM, sans appartenance politique,… Elle a
été désignée au départ par « B ». La deuxième (« ILAL
AMAM »), a été désignée par « A » et cela, contrairement à la
logique chronologique.
–
L’adoption de la plateforme « les masques sont tombés, ouvrons la voie de
la révolution !» (en arabe). Le projet de la plateforme a été préparé par
Hassan Ben Addi et enrichi par le noyau national qui préparait la scission. La
plateforme fut adoptée à l’unanimité par l’assemblée constituante de la
nouvelle organisation marxiste léniniste. L’organisation « A » est connue
depuis 1973 sous l’appellation d’ «ILAL AMAM » (EN AVANT).
– De
constituer le «Comité/Commission de la coordination nationale provisoire».
Ce fut la première instance dirigeante d’ILAL AMAM (« A »). Elle était
composée de : A. Serfaty, A. Laâbi, J. Belkhdar, H. Ben Addi, R. Benaïm,
A. Mansouri et A. Fkir.
Deux mois
après, Ben Addi quitta l’organisation pour des raisons politiques, Benaïm pour
des raisons personnelles ne participaient plus aux réunions. Mansouri fut
recruté par l’ONE (à Casablanca) et ne pouvait pas assister à toutes les
réunions. Son logement de fonction (dans une résidence d’ingénieurs) était un
lieu idéal pour les réunions clandestines.
Trois
militants rejoignirent ILAL AMAM et directement sa direction : Abdelhamid
Amine, cadre du PLS à l’étranger et ancien communiste, il n’a pas pu assister à
l’assemblée constituante alors qu’il était impliqué dans le mouvement de
scission ; ainsi que Abdellatif Zeroual et Belabbès Mouchtari, deux grands
militants qui étaient jusqu'au là sans appartenance politique. Donc, jusqu’à la
« Conférence nationale » tenue le 31 décembre 1971 – premier janvier
1972, l’organisation « ILAL AMAM » (« A ») a été dirigée
par : Serfaty, Laâbi, Belkhdar, Mansouri, Fkir, Amine, Zeroual et
Mouchtari. Le véritable cerveau d’ILAL AMAM était constitué du trio :
SERFATY, AMINE et ZEROUAL ».
********************
La force d'ILAL AMAM/ANNAHJ
ADDIMOCRATI
Suite à ma
publication relative aux conditions de la naissance du mouvement marxiste
léniniste marocain en général et à la constitution d'ILAL AMAM en particulier,
certaines militant-es m'ont demandé plus de précisions sur les instances
dirigeantes (de cette période).
Pour ILAL AMAM
- La réunion de la
constitution d'ILAL AMAM ( "A") a eu lieu le 30 août 1970 à la maison
de Braham Serfaty, quartier Hassan (pas loin de "JOUR et NUIT") à
Rabat.
- Etait présente une
quarantaine de militants ( peut être un peu moins ou un peu plus) tous membres
actifs du PLS ex parti communiste
marocain (intellectuels, étudiants, lycéens, ouvriers paysans).
- Régions
représentées: Rabat -Salé, Casablanca, Kénitra, Meknès, Marrakech, Tétouan...
- Décisions
finales:
* La décision de
quitter définitivement le PLS (ex parti communiste marocain)
* La constitution
d'une nouvelle organisation marxiste léniniste (la deuxième après la
constitution quelques mois avant de la première qui donnera par la suite
"23 Mars" et "Sawt Al Kadih/linkhdoum achchaâb").
La première
organisation constituée (par des militants venus d'horizons différents: UNFP,
PCM, sans appartenance...) a été désignée au départ par l'organisation
"B"
La deuxième 'ILAL
AMAM", a été désignée par "A" (contrairement à la logique
chronologique) .
* La constitution
d'ILAL AMAM a été faite sur la base de la plateforme "Les masques sont
tombés, ouvrons la voie de la révolution" (en arabe). Le projet a été
préparé par Benaddi, enrichi par un comité national qui préparait la scission
depuis des mois. La plateforme a été présentée à l'assemblée constituante le 30
août 1972 qu'il l’avait approuvée sans opposition aucune.
* désignation
du" comité/la commission de coordination nationale provisoire ".
C'est la première instance dirigeante d'ILAL AMAM ("A"). Elle était
composée de :
A. Serfaty, A. Laâbi, J. Belkhdar,
H. Benaddi, R. Benaïme, A. Mansouri, A. Fkir
Quelques mois
après, Benaddi (deux mois) a quitté l'organisation, Benaïm pour des raisons de
travail (ou études) ne participait plus aux réunions.
Trois militants
rejoignirent ILAL AMAM et sa direction: Abdelhamid Amine cadre du PLS/PCM à l’étranger
n'a pas pu assister à la réunion de constitution, Abdellatif Zeroual et Belabbès Mouchtari
deux grands militants sans appartenance politique.
Donc jusqu'à la
"conférence nationale" du 31 décembre 1971-1er janvier 1972,
l'organisation "ILAL AMAM" ("A") a été dirigée par:
Serfaty,
Laâbi, Bekhdar, Mansouri, Fkir, Amine, Zeroual et Mouchatri. Notons que le
véritable cerveau d'ILAL AMAM était constitué du trio: SERFATY, AMINE,
ZEROUAL
La conférence
nationale du 31/12/71 - 01/01/72 avait élu un comité national (commission - genre du comité central) qui a élu à son
tour à l'unanimité le secrétariat national (genre bureau politique) composé de SERFATY, LAABI, AMINE, ZEROUAL, MOUCHTARI.
Fin mai 1972 Amine
fut arrêté.
Jusqu’en novembre
1974, le secrétariat national d’ILAL AMAM serait composé de Serfaty, Zeroual, Mouchatari,
Fakihani et Zaâzaâ. Les deux derniers ont remplacé Laâbi et Amine
arrêtés en 1972
Après les arrestations de novembre 1974, ILAL
AMAM serait dirigée par le trio : Mouchatari, Fakihani et Safi
De l'intérieur de la prison (groupe
1972), et en coordination permanente avec
le secrétariat national, ILAL AMAM était dirigée par le trio: AMINE, LAABI et FKIR et
ce, de 1972 à 1979.
Pour le groupe du procès 1977 ainsi
que pour l'étranger et malgré ce que je possède comme informations, je ne peux
pas donner avec exactitude les compositions des instances dirigeantes.
REMARQUE:
Après la vague des
arrestations des années 74-75-76-77-78. Le mouvement marxiste léniniste
(organisé) à l'intérieur du Maroc fut pratiquement décimé Il subsistait à
l'étranger.
A partir de 1979,
un groupe de militants d'ILAL AMAM avait bravé (avec détermination) tous les
obstacles et a repris la "reconstruction" d'ILAL AMAM. Ce groupe
était dirigé par le camarade "E" (qui n'était autre que le camarade Mustapha Brahma). "Renée" des cendres, ILAL AMAM a pu donner
un nouveau souffle au mouvement marxiste léniniste marocain, et une dynamique
(que seuls les négativistes dénigrent aujourd’hui) à la résistance radicale du
peuple marocain. Le soulèvement populaire de janvier 1984 en témoigne. Il
suffit de réécouter le discours du dictateur Hassan II, de relire les
communiqués d'ILAL AMAM d'alors...pour se rendre compte du rôle actif qu'avait
joué ILAL AMAM réorganisé sous la direction du camarade Brahma et d'autres militants (Amine Tahani, Chbari, Samir,
Ajarrar...)
Après les
arrestations de novembre 1985, d'autres militants ont assuré la continuité
d'ILAL AMAM jusqu'en 1994/95. Ils se sont intégrés à ANNAHJ ADDDIMOCRATTI qui a
vu le jour en 1995 en tant que continuité d'ILAL AMAM.
ILAL AMAM
(aujourd'hui ANNAHJ ADDIMOCRATI) n'a jamais connu de luttes pour les
"postes de direction". On a eu toujours des difficultés à convaincre
les militants "méritants" à accepter ce genre de responsabilité.. Je
me rappelle des cas de Zeroual et d'Amine au début des années 70, de Baaziz,
Zeroual (le neveu du martyr) en 2008, Amine...en 2008. La maladie de
« leadershipisme » est ailleurs !
Il faut noter
qu’ILAL AMAM /ANNAHJ ADDIMOCRATI n’a jamais connu de scission. Des personnes
quittent individuellement l’organisation, des dizaines arrivent.
C'est la force d'ILAL AMAM/ANNAHJ ADDIMOCRATI, hier et
aujourd'hui.
31 août 2011
Ali Fkir
*********************
1er Extrait du livre « Le petit
berger qui devint communiste » :
« Le
groupe était composé (sauf oubli) de : Guennad, Lahmar, Khabchi, El
Yacoubi (tous militants d’un lycée de Taza, sans appartenance politiques),
Hsaïn, El Hamdaoui, Hlali Abderrazzak, Zakari (du Lycée Tarik d’Azrou,
militants d’ILAL AMAM), Laroussi, Kacemi (du Lycée Tarik, militants de
LINNAKHDOUM ACHAAB), Moussoui Mohamed (élève-ingénieur à l’ENA de Meknès du
Comité national d’ILAL AMAM)), Belmajdoub Mohamed (enseignant , Meknès),
Mokhtar (lycéen, Meknès), Bennacer (ouvrier agricole, région de Meknès) – tous
les quatre étaient militants d’ILAL AMAM –, Salim Redouane (enseignant à Beni
Mellal, militant d’ILAL AMAM), Kamal Lahbib et un jeune lycéen, tous deux
militants de LINAKHDOUM ACHAAB à Beni Mellal, Mansouri (ingénieur à l’ONE),
Skalli (salarié), – tous deux militants d’ILAL AMAM à Casablanca –, Amine
Abdelhamid (ingénieur), Ali Fkir (ingénieur-adjoint) tous deux responsables et
militants d’ILAL AMAM à Kénitra.
Le soir
du 4 juillet 1972, vers 18h30, le groupe passa du tribunal à la prison de
Ghbila de Casa.
Arrivés à
la prison, les nouveaux « pensionnaires » étaient obligés de remettre
tout ce qu’ils avaient comme argent, stylo, papiers, ceinture. Après les
formalités d’identité : nom, prénom, état matrimonial,... ils
passèrent dans une grande salle. Tout le monde à poil, totalement à poil. On
les fit passer ensuite dans une salle, douche collective. L’eau tombait d’en
haut. Une main invisible réglait le débit et la température. Pendant ce temps,
d’autres mains fouillaient minutieusement les sales vêtements.
Après la
douche collective, les nouveaux arrivés, escortés de gardiens, se dirigèrent
vers le quartier de PP (petits prisonniers) réservé par la suite aux PP
(prisonniers politiques).
Le groupe
fut accueilli avec l’INTERNATIONALE (en français) et surtout
avec RAMZOU AL INSANE ATTHA’YRYOUNE رمز
الإنسان الثائر… L’ex petit
berger distinguait les voix de Fakihani, Rahmouni, Laâbi, Belkhdar, Derj,
Khotbi, Berdouzi... Toute la prison résonnait. Les prisonniers de « droit
commun » et les gardiens observèrent le silence. Du jamais arrivé dans une
prison du régime.
L’ex
petit berger fut secoué des pieds à la tête. Il vibrait. Il ne pouvait pas espérer
mieux comme accueil.
Ce fut
une agréable surprise. Des salles de torture de Derb Moulay Cherif, en
passant par la cave nauséabonde du tribunal, on arriva en prison et on fut
accueilli avec des chants révolutionnaires ! L’engagement n’avait pas pris
fin avec l’arrestation, le combat continue ! Quel bonheur !
L’ex
petit berger, Amine, Moussaoui, Belmajdoub, El Mansouri Abdellah, furent isolés
dans des cellules individuelles (sorte de WC): 2m20 sur 1m20, et cela
pendant des jours et des jours. Pas de visite, pas de « promenade ». Enfermés
24 h sur 24 h. La bouffe était infecte. Il n’avait pas de quoi fermer le trou
du « WC » qui dégageait une odeur insupportable. Les petits
prisonniers de « droit commun » avaient abandonné dans la cellule des
milliers de poux, de punaises, des centaines de cafards. Le plus dur était de
défendre le morceau de pain (dur comme une pierre) qu’on vous donnait chaque
matin (pour toute la journée) contre les taupes qui sortaient du trou. Elles
étaient téméraires. Tu ne pouvais pas faire tes besoins sans le risque de voir
surgir sous toi une grosse taupe. L’ex petit berger avait vécu cette mauvaise
expérience. Tu ne pouvais pas dormir tranquillement. Les taupes venaient
dénicher le pain, c’était ce que faisaient également les cafards. Les poux et
les punaises s’attaquaient à ta chair pour sucer du sang.
L’instinct
de conservation développait en vous des réflexes de défense. On cherchait des
astuces, on essayait de se mettre dans la peau des adversaires pour trouver des
moyens de défense. On pouvait même transformer le désagrément en passe-temps
« agréable ». Il n’y avait ni livres, ni journaux, ni crayon, ni stylo, ni
radio, ni être humain, ni démons/djnounes, ni anges,… il fallait savoir
survivre avec/dans ce monde naturel, ce monde réel. Se montrer gentil avec les
taupes en partageant sa pitance avec elles, en les grognant, les insultant dans
d’autres cas. Elles finirent par vous comprendre. Elles te foutaient la paix
lorsqu’elles sentaient que vous étiez de mauvaise humeur. Il fallait accepter
de cohabiter en paix avec d’autres créatures dans un minuscule espace, et
comme pour toute paix il fallait payer le prix : l’humain devait réserver
20% de son pain aux taupes, 2 à 5% aux cafards, un peu de son sang aux poux et
aux punaises. Le petit passait son temps à chanter en tamazight. Il revivait
son enfance du petit berger, d’écolier, du lycéen,… Malgré tout, son moral n’a
jamais été affecté. Aujourd’hui, à 66 ans, l’ex petit berger, le communiste,
n’a rien mais vraiment rien regretté de son itinéraire.
Il est né
avec des valeurs communistes, il devint et grandit idéologiquement communiste,
il mourra communiste.
Du moins
c’est ce qu’il pense, et c’est son souhait le plus cher. »
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