lundi 31 juillet 2017

Au-delà du politique


Au-delà du politique
Le 30 juillet 2017, au lendemain de la libération de la jeune artiste Silya Ziani, accompagnée de certains membres de sa famille, elle a déjeuné chez la famille du militant politique Mustapha Brahma, secrétaire national de la Voie démocratique (Annahj Addimocrati), et un des symboles du «nihilisme» ( ????!!!!) dénoncé par le roi Mohamed VI lors de son discours du 29 juillet 2017.
Ce déjeuner qui a réuni deux familles, une amazighe rifaine, l’autre arabe de la Chaouia est un événement qui a fait grincer les dents de certains, et qui a réjoui les marocain-es libres.
Rappelons certaines données
1- La jeune Salima (Silya en tamazight) a été arrêtée arbitrairement pour avoir osé chanter la LIBERTÉ en plein Rif. Le Rif est connu pour sa farouche opposition aussi bien aux colonisations espagnoles et françaises, qu'à la tyrannie du makhzen et à sa honteuse implication dans la colonisation du pays. Elle fut transférée par hélicoptère à Casablanca. A des centaines de km de chez elle.
Elle fut « graciée » par le chef de l’Etat. Graciée ? C’est du Kafka !. On s’attendait à la libération de tous les prisonniers politiques accmopagnée d’excuses officielles. Aujourd’hui (31/07/2017), les prisons sont toujours «regorgent» de détenus politiques et des prisonniers des mouvements sociaux.
La « graciée » fut enlevée le 29 juillet par des gens du «CNDH ». Il faut reconnaître que le CNDH et la Direction des prisons au Maroc font partie des instruments du même régime. La Direction des prisons a livré la «graciée » au CNDH. La pauvre Silya a passé une nuit entre les mains du CNDH (à rabat), qui a, entre autres, pour mission de brouiller les cartes, de  « pousser » les victimes de l’Etat à renoncer à leurs idées, à leur revendications à leur identité. Il faut reconnaître aussi que les dirigeants du CNDH ont perdu leurs "âmes" et ce, depuis des années. Ils ont préféré le statut d'inconditionnels assujettis au statut d’indomptables hommes et femmes libres.
La famille Ziani, n’a pas accepté ce « kidnapping ». Les rifain-es sont connu-es pour leur noblesse, leur honnêteté, leur reconnaissance du bien. Ce sont des nass al azz (ناس العز). Le lendemain du « kidnapping », la famille Ziani, accompagnée de leur fille Silya (après sa « récupération »), reprit la route de Casablanca pour remercier la famille Brahma-boukhalkhal pour tout ce qu’elle fait pour la cause des prisonniers rifains en général et pour leur fille en particulier.
Les instruments du régime ont compté essentiellement réussir trois coups :
• Que Silya soit bannie par son milieu rifain «conservateur ». Fille en prison ? Inacceptable dans les milieux réactionnaires.
• Neutraliser aussi bien la famille Ziani que la jeune artiste.
• Créer la Zizanie au sein du mouvement des rifains, au sein de leurs solidaires, au sein des familles des prisonniers non libérés, et «démoraliser» ces derniers.
Le makhzen a échoué. Ceux (et celles) du CNDH ont soulevé une grosse pierre. Elle leur est tombée sur les pieds. Aï ! Aï ! Après ce fiasco, les dirigeants du CNDH makhzenien seront d’une façon ou d’une autre, des futures « victimes » de la «colère » de leurs maîtres. Ils ont fait un travail d'amateurs. Loin du professionnalisme exigé par les décideurs d'en haut.
2- Mustapha Brahma, est l’un des symboles de la lutte pour que règne la LIBERTÉ. Il fut arrêté en 1985. Il passera 9 ans dans les prisons et autres centres secrets de torture du régime. Ex-détenu-e politiques Brahma et Silya sont d’anciens «locataires » de la sinistre prison d’Oukacha de Casablanca, capitale de la Chaouia. Cette dernière a donné au mouvement révolutionnaire marocain, entre autres, le martyre Abdellatif Zeroual, Mustapha Brahma…
3- Brahma est le premier dirigeant politique marocain à rendre visite à des familles des prisonniers politiques rifains dont celle du militant Zafzafi. Il est le seul, je dis bien le SEUL, dirigeant politique à assister activement à la marche historique du 20 juillet 2017 à Alhouceima. Marche réprimée dans le sang par les forces du régime.
4- La famille Brahma-Boukhalkhal accueille chez elle des familles venues du Rif rendre visites aux prisonniers de Oukacha.
5- L’avocate Souad Brahma s’est portée dès le premier jour volontaire pour défendre les victimes de la répression du makhzen. N’oublions pas l’engagement volontaire et dévoué de cette brave avocate auprès des démunis de la grande région de Casablanca victimes des politiques anti-sociales de l’Etat. Rappelons le cas du camarade Mahfoud El Mahjoub et ses compagnons qui «purgent leurs peines » à la sinistre prison de Settat. Souad est sur le sentier qu’ont tracé les grands avocats du Maroc telsAbderrahmane Ben Amre , Abderrahim berrada...  Ces grands avocats qui ont  su concilier la défense, l’honnêteté, l’engagement volontaire, le respect d’autrui, l’amour des humbles, la modestie…
6 – La camarade Amina Boukhalkhal, véritable vétéran combattante. Elle a partagé dignement, la tête haute, avec le camarade Brahma aussi bien les moments de bonheur que les dures épreuves de la vie. En ce moment, elle essaie de cultiver dans notre société, société o! Combien conservatrice quant aux droits de la Femme, «l’esprit » de l’égalité entre le citoyen et la citoyenne, à bâtir des relations conjugales sur la base du respect mutuel. Amina est l’une des marocaines (j’en connais plusieurs autres) qui ont souffert, qui ont enduré, qui ont vécu l'indescriptible calvaire sous le système makhzenien. Malgré les frustrations physiques, des intimidations des hommes du régime, les préjugés du milieu conservateur, ces braves femmes ont su garder la tête haute, ont bravé tous les obstacles pour venir en aide «matérielle » (le panier) et morale. Ce dernier est le déterminant dans la résistance de ceux qui se retrouvent derrière les barreaux du régime.
7 – Tahani Brahma, fille de Mustapha et d’Amina, militante, entre autres, de l’AMDH, s’est engagée, corps et «âme » dans la lutte pour la libération des prisonniers politiques rifains et à leur tête Silya. Comme ses parents, elle a bravé l’interdiction abusive du ministère de l’intérieur. Elle était à Alhouceima assister à l’épopée du 20 juillet. Marche réprimée dans le sang par les forces du régime.
Merci :
- A Silya qui ose chanter la LIBERTÉ.
- Aux parents de Silya qui ont épaulé leur fille et ce, contre vents et marées.
- A Tahani qui défend le droit à chanter la LIBERTÉ
- A Souad qui défend le principe « la justice pour toutes et pour tous ».
- A l’infatigable Amina qui cultive « l’esprit » de l’égalité des sexes…
- Au camarade Mustapha,l’un des symboles du mouvement radical marocain pour que règne la LIBERTÉ.
Merci pour les deux familles qui se sont retrouvées autour de la table à manger, toutes animées des valeurs humaines, valeurs plus nobles que des calculs politiques.
Remarque : cet événement ne doit en aucun cas nous faire oublier le devoir de continuer la lutte, de la radicaliser pour imposer la libération sans condition aucune de tous les prisonniers d’opinion, de tous les prisonniers des mouvements sociaux.
Mohammedia, le 31 juillet 2017
Ali Fkir, communiste  

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes souriantes, personnes debout et personnes assises

   

   

dimanche 23 juillet 2017

La campagne gronde. Les laissés-pour- compte se soulèvent. Le glas de la tyrannie sonnera bientôt.


 La campagne gronde.
 Les  laissés-pour- compte se soulèvent.
 Le glas de la tyrannie sonnera bientôt.
Historiquement, les populations du versant est du Haut Atlas n’ont jamais été totalement soumis au makhzen. Le makhzen ne s’aventurait guère dans ces régions peu riches. En véritable prédateur, en grand pilleur, le makhzen  n’avait pas intérêt à « risquer sa peau » pour un maigre butin, surtout que les tribus du coin ne se "laissaient pas marcher sur les pieds".
 C’est pourquoi, la résistance des Aït Hammou à la colonisation (1907 – 1934) était dirigée contre l’armée française et contre l’armée du makhzen. Les gens de la région avaient compris que le makhzen (par les actes du Sultan Moulay Hafid) avait appelé à son secours l’armée coloniale.
Par la suite, c’est la direction bourgeoisie du Mouvement National qui a aidé le makhzen à conquérir les régions, historiquement,  insoumises. A l'exception du brave Rif, la campagne fut un pilier inconditionnel du régime après les honteux accords d' Aix-les-bains (1955) et la pseudo-indépendance qui s’en suit.
Il faut attendre des décennies de déceptions, de farces électorales, de marginalisation, d’exclusion, d’appauvrissement… pour que les populations de ce  Maroc « inutile » se rebellent contre le régime makhzenien. Aujourd’hui, les masses populaires des régions appauvries par les choix du régime, les quartiers populaires (bidonvilles…) urbains prennent la relèvent de la résistance. L’ère de la petite bourgeoisie citadine est révolue. La Femme et la jeunesse des régions et quartiers des déshérités sont à l’avant-garde des luttes actuelles. Les travailleurs et autres producteurs ne tarderont pas à se joindre au mouvement révolutionnaire. Le glas de la tyrannie sonnera alors.
Les « intellectuels » ont démissionné. Ils préfèrent défendre  un ordre (ou cohabiter avec) établi qui leur assure leur pitance que de cautionner des mouvements  pour un lendemain incertain. Pour mieux comprendre l’anti-makhzenien qui prédomine toujours dans certaines régions (du moins dans la mienne), relisons ce qu’a été écrit en 1952 par un officier de l’armée française qui avait combattu (avec l’appui des armées du sultan) des farouches tribus du versant Est du Haut Atlas. Le colonel français n’avait pas parlé bien sûr des pratiques de l’armée coloniales : exécutions sommaires, la torture inhumaine à « tonneau » (pratiquée surtout à Talsint), pillages, viols…

Bonne lecture.
                                         Ali Fkir, le 23 juillet 2017
******
Relisons cette partie extraite du "Le petit berger qui devint communiste".

Le milieu social où a vu le jour le petit berger
Le petit berger qui deviendra communiste est né dans une grande famille semi-nomade, Aït Boubker ou Youssef, fraction des Aït Hammou de Talsint, ces derniers font partie des Aït sghrouchen  qui s’étendent   de la province de Ksar es-Souk/Errachidia (Sud-Ouest) à la province de Figuig (Est), à Missour (nor-ouest). Les Aït Sghrouchen se trouvent aussi dans les province de Boulmane, d’Ifrane…
Talsint est la capitale des Aït Hammou.
Le petit berger est né en 1946 sous une tente de fortune quelque part dans la région semi-aride qui entoure Beni Tadjit, situé à 30 km de Talsint. La famille du petit berger est installée au milieu des Aït Issa et non au milieu des Aït Hammou dans un douar appelé Taghannamit.
Le petit berger écoutait avidement son père, mais surtout son grand père et son oncle Ali parler avec fierté de l’odyssée des Aït Hammou qui s’étend de l’année 1907 à l’année 1934. Le grand père, Mohand ou Ali ou Fkir, avec Mohand Agharbi, Oustih, Boutelout, Lahcen ouhmad, Talab Idir et d’autres valeureux guerriers avaient dirigé une résistance farouche à la colonisation française, aux troupes makhzeniennes  et aux milices encadrées par des officiers français. La marche/résistance a parcouru des milliers de Km, et a duré 27 ans. Historiquement, ils étaient toujours en conflit avec le makhzen. L’allégeance au sultan leur était inconnue.
L’Histoire officielle ne parle pas de cette résistance comme elle ne parle pas de la révolution rifaine, de la république proclamée par Abel karim Al khattabi…car les sultans étaient partie prenante contre cette résistance.
Dans leurs narrations les vieux guerriers ne faisaient pas de différences entre le makhzen et les envahisseurs étrangers.
La grande famille du petit berger était semi-musulmane semi-païenne. A part son père et son grand père, personne ne faisait la prière. Aucun hadj dans la famille. On observait la ramadan, mais s’il tombe au moment des grands travaux on le bouffait sans remord aucun.
Il fallait au petit berger plus de 50 ans après pour se rendre à l’évidence que ce que racontaient sa famille est véridique. Mais de toute façon il a été marqué depuis son enfance par l’anticolonialisme, l’antimakhzanisme et par la méfiance quant aux prêches religieuses.
Contrairement à ce que véhicule l’histoire officielle, les chorfas, les soufis, les confréries religieuses, n’ont pratiquement joué aucun rôle positif dans la résistance contre la pénétration française, du moins dans la région de Tafilalet.
A Tafilalet, les ksours des chorfas étaient les premiers à ouvrir leurs portes aux envahisseurs, comme l’avait fait le sultan Moulay Hafid à Fès.
Moulay Ahmed ou Lahcen-es-Sbaï, qui a dirigé les batailles de BOUDNIB (1907-1908), fut l’exception, et d’ailleurs il s’éclipsa par la suite.
 Voyons un peut ce qu’ont dit certains officiers français des Aït Hammou. Source :texte du Lt-colonnel J.Barrère paru dans la Revue Historique de l’Armée, N°3, 1952.
« Irréductibles, on peut les considérer comme tels ces Aït Hammou, ou mieux les Aït Tseghrouchen du Sud, qui abandonnèrent leurs biens à l’arrivée des colonnes Makhzen dans l’Est de l’Atlas et qui, de “bled es siba” en “bled es siba”, traversèrent d’Est en Ouest tout le Maroc pour céder enfin sur le rivage de l’Océan Atlantique, vingt-six ans plus tard.
Quelle odyssée fut la leur, assombrie, d’un côté, par des actes de banditisme, de rapines, de meurtres, mais éclairée singulièrement, d’un autre, par cette ardeur guerrière qu’ils montrèrent dans leur volonté et leur résistance indomptable pour rester des hommes libres. Exemple unique au Maroc, où les tribus berbères, si elles ont habituellement défendu, et souvent avec quelle âpreté, leur pays d’origine, ne se sont jamais résolues à l’abandonner avec l’intention de poursuivre, en dehors de leurs montagnes, le combat et la lutte. 
Les opérations de pacification chez les Beni-Snassen, à la frontière algérienne, terminées au début de 1908, provoquent dans tout le Maroc oriental, jusqu’au Tafilalet, une profonde émotion au sein des tribus en majorité semi-nomades. Un marabout originaire de Douiret-Sbaa (50 km SW de Talsint), Moulay Ahmed ou Lahcen-es-Sbaï, appelle alors à la guerre sainte. Les Aït Tseghrouchen, qui sont les premiers à accourir, constituent le noyau solide autour duquel s’organise une harka. 
Le 16 avril 1908, à Menabha, la harka essuie de lourdes pertes face aux troupes makhzen; puis ce sont les combats de Bou Denib (mai 1908), du Jorf (septembre 1908), qui la disloquent complètement. Les Français et les troupes makhzen qui occupent Bou Denib, Tazzouguert et Beni-Tadjit, lancent des actions vers Gourrama et Anoual. Les Aït Aïssa se soumettent, cependant que les Aït Hammou continuent à harceler les troupes. Dans la vallée du Guir, un accrochage anéantit un de leurs djichs, et par une funeste inspiration on ne laisse pas les femmes Aït Hammou récupérer les corps des tués. Les cadavres sont jetés dans un lit de broussailles enflammées et incinérés. …..Sous la conduite de leur kébir Hammou-Ali-Akerdous, la fraction Aït Hammou replie ses tentes et commence une odyssée de vingt-six ans qui va la conduire jusqu’à l’océan. 
En 1917, leurs campements s’échelonnent entre la vallée du Haut-Rhéris et le Ferkla, encore à peine à deux jours de marche de Talsint. Ils ont atteint cette région petit à petit, en réglant leurs étapes sur l’avancée de la pacification et surtout en participant à tous les combats, à toutes les escarmouches, aux côtés des tribus engagées. 
Les opérations de 1919 commencent à les éloigner du Nord. En 1928, année de la création du poste de Ouarzazate et début de l’expansion des forces makhzen au Sud de l’Atlas, leurs campements ont reflué dans le Tafilalet, base de leur ravitaillement, lieu d’écoulement de leurs prises et théâtre idéal pour leurs intrigues. Ils nomadisent également dans le djebel Ougnat, refuge remarquable contre l’aviation. 
En février 1932, ils atteignent le Draa, remontent ensuite l’oued Tamanart et campent en mai à Foum el Hassane. En août 1932, ils sont à Goulimine et demeurent ensuite dans l’Oued Noun jusqu’aux premiers jours de mars 1934, fin officielle du bled “es siba” au Maroc.
Pendant vingt-six ans, auréolées de sa réputation d’irréductibles dans la dissidence et d’ardents baroudeurs, cette fraction Aït Tseghrouchen va jouer un rôle important auprès de toutes les tribus en lutte contre l’avancée inexorable des troupes makhzen. La sécurité des Confins Algéro-Marocains sera soumise pendant un quart de siècle au problème Aït Hammou. 
Pour donner un exemple sur leur qualité de djicheurs, on a estimé leurs tués au feu, durant le temps de leur dissidence, à moins de 70 hommes, alors que du 1er août 1929 au 1er août 1930, au cours d’une seule année, les pertes makhzen dans leur zone d’action se sont élevées à 208 tués, 109 blessés et 149 armes enlevées. 
Particulièrement sur la fin de la pacification où la lutte s’intensifie dans des zones plus restreintes, leurs actions, pas toujours de guerre, vont aller en s’accentuant.  …  
Le 23 novembre 1926, près de Bou Denib, plusieurs indigènes d’un chantier et un sous-officier sont tués. Le 25, un djich attaque au Taforalt les troupes makhzen de Beni-Tadjit et de Talsint dont les pertes s’élèvent à 18 tués et 6 blessés. 
Le 16 avril 1927 au Tizi Gzaouine (10 km au Nord de Talsint), un peloton de spahis tombe dans une embuscade : le lieutenant Dolat et 6 cavaliers sont tués. 
Le 18 mai 1927, 3 camions sont arrêtés au col de Sidi-Belkacem, 6 morts dont le fils du général Estienne. Le 25, le capitaine Thomas, du 2e Étranger et 4 légionnaires sont tués au Teniet Kébira (Nord de Bou Anane). 
Le 28 juin 1928, 50 djicheurs assaillent près d’Anoual le groupe-franc du 3e R.T.M. et après un dur combat tue le lieutenant de Baulny et 14 tirailleurs, font 10 prisonniers et enlèvent 22 armes à tir rapide. 
La même année, la Compagnie Saharienne du Guir tombe dans une embuscade à Bou Bernous et a 37 hommes hors de combat. 
Le 8 septembre 1929, le groupe-franc du 3e R.T.M. de nouveau, attiré dans une embuscade non loin de son poste d’Atchana, perd en quelques minutes 38 tués ou blessés et 9 disparus, 37 armes à tir rapide sont enlevées. 
Un des coups les plus spectaculaires sera celui de Djilani. Le 8 octobre 1929, un djich de 150 fusils sort du Tafilalet en direction de l’Algérie. Le 14, quatre détachements algéro-marocains cernent le djich près de Djilani; une compagnie algérienne de Légion montée s’engage seule, elle est presque entièrement anéantie, les survivants seront sauvés par l’intervention d’un détachement marocain. Une poursuite forcenée n’aboutit à rien; les pertes s’élèvent à 50 tués, 20 blessés, 35 fusils, 38 mulets et 2 chevaux enlevés; le djich a perdu 18 tués. 
Le 10 avril 1930, un djich de 120 hommes entre en action. Le 13, une fraction attaque la fezza d’Almou n’Aït Aïssa, dont le chef a fait sa soumission depuis peu. Il est tué avec 14 de ses hommes. Le 14, le djich est accroché au Sud du djebel Bou-Khous (12 km Est d’Atchana), 3 tués et 13 blessés dans les troupes makhzen après 8 heures de combat. Le 15, au cours de la poursuite, la fezza de Bakno (11 km Ouest d’Atchana) perd 19 tués et 6 blessés. Le 16, le djich réussit à échapper à une compagnie de Légion montée et à un groupe important de partisans qui le talonne en traversant le Ziz à 8 km au sud de Ksar-es-Souk (Er Rachidia). Le 17 au matin, il est accroché à l’oued Saf-Saf (Nord de Tarda) par le 83e Goum marocain, mais il échappe à l’étreinte et réussit à se réfugier dans le Tadighoust. En plus des fezzas, le bilan des pertes makhzen est de 3 tués et 13 blessés dans les troupes régulières et 34 tués, 9 blessés dans les forces supplétives ou chez les partisans. 
Le 13 juillet 1930, un fort djich attaque quelques soumis dans la haute vallée du Ziz. Il est pris à partie par les forces supplétives qui, à la suite d’une mauvaise coordination, perdent 29 tués dont le lieutenant Sirou. 
Le 24 juin 1931, un djich de seulement 6 fusils surprend la fezza de Fertoumach au Tizi n’Ouzgou et lui tue 21 hommes et en blesse 7. 
Le 7 juillet 1932, les Aït Hammou brûlent 3 camions au Foum Amara sur la piste d’Igherm à Akka, après avoir tué les chauffeurs, le capitaine Murel, deux sous-officiers et 7 hommes; ils pillent les marchandises et dépouillent les victimes d’une importante somme d’argent. 
Le 28 novembre 1932, un djich important attaque à Hassi el Kerma, un groupement composé de 9 pelotons et 4 sections de goums. Les pertes s’élèvent à 22 goumiers tués et 18 blessés; 23 chevaux, 11 mousquetons et 2 F.M. sont enlevés.
En 1933, l’avancée inexorable et l’importance des troupes envoyées dans l’Atlas et dans le Sagho pour pacifier les dernières poches de dissidence entravent les actions des Aït Hammou dont quelques fractions se battront encore au Baddou et au Bou Gafer. 
En mars 1934, pendant les derniers combats de l’Anti-Atlas, un groupe de 80 tentes Aït Hammou réussit à se réfugier au Rio de Oro mais soumission pour soumission, il préfère la demander au Makhzen en sollicitant en même temps l’autorisation de rentrer à Talsint, ce qui leur sera accordé contre la remise de leur armement complet. 
Le colonel Jean Boule Desbareau, à l’époque lieutenant nouvellement en poste (juillet 1930), raconte ses premiers contacts avec une fraction Aït Hammou ralliée après le combat de Tarda
:J’entre dans la pièce où habite le chef et je partage un repas avec lui et cinq de ses meilleurs guerriers. C’est la première fois que je vois des Aït Hammou dont j’entends sans cesse parler depuis deux mois. Hommes, femmes, enfants, je ne crois pas possible d’unir comme ils le font la finesse, la beauté et la sauvagerie ! Ce sont bien de grands seigneurs du baroud, leur seule passion. La majesté des femmes est impressionnante : à tout âge, elles semblent faites de feu et d’intrépidité; leurs bijoux conviennent le mieux à leur allure farouche; leur démarche a une souplesse féline, prête à l’attaque. 
D’un autre écrit sur « 1907/1934 Résistances Berbères »,  J’extrais ceci :
« Que se passe-t-il en cas de non respect d’un engagement ?
Parmi les réponses possibles citons le cas de l’embuscade tendue le 14 mars 1916 à un convoi militaire au nord de BOUDNIB, à El GORANE, le long de l’oued Guir.
Environ 300 guerriers, essentiellement AIT HAMMOU surprennent les coloniaux, tuant 75 d’entr’eux…
Il ressort de l’enquête militaire que les ksouriens et nomades locaux dont le loyalisme paraissait acquis non seulement n’ont pas donné l’alerte mais pour certains d’entr’eux se sont joints aux assaillants…En conséquence de quoi les AIT MESROUH puisqu’il c’est d’eux qu’il s’agit se virent infliger une amende de 20 000francs ou 1 000 moutons…
Le ksar fut condamné à verser 5 000 francs pour son manque de réactivité dans la défenses des arabas et des peines de prison infligées à ceux qui avaient en charge la garde des crêtes d’IGHESDIS »
D’un autre article  (La longue histoire de la pacification de Tafilalet
Quelques détails sur la conquête de Tafilalet 1928-29) j’extrais ceci :
« La ligne du Haut Ziz, malgré les avancées de Mzizel, d’El Bordj et d’Aït Yakoub, de Tarda et de Gueffifat, où des postes furent créés en 1928 et 1929, fut constamment franchie par des bandes armées s’engageant en pays soumis, attaquant les convois, pillant les villages, razziant les troupeaux et assassinant les isolés. Dans cette insécurité permanente et l’impossibilité d’y parer par une action d’envergure, comme l’avait déjà préconisé Lyautey en 1907, la création d’une région militaire des Confins algéro-marocains fut décidée et confiée au colonel Giraud, qui professait à l’Ecole Supérieure de Guerre….. 
En face des troupes de Giraud se dressait la puissante confédération des Aït Atta du Sahara, et sur la rive droite du Ziz, celle des Aït Yafelman … Enfin et surtout il devra s’opposer aux Aït Hammou, fraction des Aït Tseghrouchen, qui, jamais soumis, s’en sont allés d’exil en exil, après le meurtre à Talsint du lieutenant Despax en 1925. »
C’est une résistance populaire pratiquant la guérilla mobile. Une résistance qui a duré plus de 26 ans. C’est une résistance des semi-nomades (nomades/agriculteurs) pauvres. Dans le langage des Aït hammou, on utilisait pour les guerriers le terme « imghwaghen » (équivalent de rebelles, résistants). Les Aït Hammou dont faisait partie la famille du petit berger (son père était encore jeune, ne faisait pas partie des guerriers comme son grand père paternel, son oncle et sa tante Mamma).
Ils ont traversé tout le Maroc, arrêté par l’océan, ils se sont dirigés vers le Sahara occidental et se sont heurtés à la colonisation espagnole. Ils ont décidé alors de négocier leur reddition dans l’honneur. Ils sont revenus à Talsint et Beni Tadjit quelques années après ils reprennent le flambeau de la lutte pour l’indépendance. Cette fois –ci, c’est une autre génération qui va mener le combat. Le père du petit berger,  ses oncles, avec d’autres Aït Hammou (Bou ToulouT…), avec les Aït Issa (Lahcen ou Saïd, Ali Ouhoussa, Ali ou Hizoune, Oughrouch, lahcen ouHida…) , ils vont faire de Beni Tadjit et de  Talsint l’un des grands bastions de la lutte pour l’indépendance.
 Le père du petit berger parlait souvent de son idole, Moha Azzougagh d’Aït Ouazag (Aït Issa), le résistant qui a combattu le colonialisme jusqu’à sa mort. Le père du petit berger est resté jusqu’à sa mort, un fidèle ami de la faille du martyr, famille installée à Khénifra.
 Quelqu’un avait écrit sur Moha Azouggagh ceci :
« Voici quelques "izlan" genre "Tamawayt" de la poésie de la résistance contre l'occupation française. le premier rend hommage à un combattant du nom Moha Azeggagh du village Ayt Wazag dans la vallée des Ayt Aïssa (talsinnt) ;qui a participé à des dizaines de batailles, Boudnib (Errachidia),de Ain Arma (meknes),de Tazegzawt (Khenifra),de Baddou Goulmima, Errachidia) et de Bougafer (Tinghir, Warzazat).Il est mort en 1949 à Sidi Ifni (Tiznit) après le long périple des guerriers amazighs à travers les monts et déserts du Sahara sous occupation espagnole. C'est un poème qui nous rappelle comment Moha Azeggagh en participant au soulèvement de Talsint en 1925 a été recherché par l'armée française qui a encerclé un jour son village dés l'aube; mais il a pu déjouer le piège en se déguisant en "Khemmas"(paysan pauvre travaillant la terre pour les autres pour 1/5 des récoltes) alors il regagnait le maquis et se cacha dans une grotte, on l' y retrouva mais avec habilité et intelligence il a pu échapper en tuant un lieutenant et quatre de ses soldats:
Memmis n Ouzeggagh 
ay as igan leâmart 
i wassif n Ayt Âissa 
ibubb snah ikchm ifri 
ur irouh allig ingh lhakm. 

C'est fils d Azeggagh 
qui a redonné vie 
au vallon d'Ayt Âissa 
armes aux mains du fond d'une grotte 
en tuant le chef savamment s'évade. » 







mardi 18 juillet 2017

المخزن في مأزق، فحذار مناوراته

المخزن في مأزق،
فحذار مناوراته!
   إلى حدود اليوم، اكتفى المخزن بالقمع و بتحريك الحياحة و رجال مطافئه، و بمحاولة إضعاف من الداخل المقاومة الشعبية...الخ. الملاحظ إذن هو غياب تام ل"مبادرات سياسية".
   لا أستبعد "خرجات" و مناورات مهمة ذات بعد إعلامي بالأساس. فلنتعلم من التاريخ.
   فبعد محاولتي انقلابي 1971 (10يوليوز)  و 1972 (16 غشت)الهادفة إلى إسقاط النظام الملكي، وأمام اتساع رقعة تأثير الحركة الماركسية اللينينية المغربية بقيادة "إلى الأمام" التي طرحت على نفسها مهمة انجاز الثورة الوطنية الديمقراطية الشعبية و تشييد جمهورية الكادحين، و بعد إطلاق العمليات المسلحة من طرف التيارات الثورية الاتحادية بهدف بناء جمهورية شعبية...أمام هذا السخط الجمهوري العارم، فزيادة على الإعدامات و الاختطافات، و الاعتقالات العشوائية...اتخذ المخزن بعض الإجراءات "لقوية" مكنته من  استعادة المبادرة و التحكم من جديد في المشهد السياسي مما مكنه من ضمان استمرار الاستبداد و لو بأشكال و ديماغوجية جديدة، تناسب التحولات التي يعرفه العالم.
ما هي أهم المبادرات التي اتخذها المخزن خلال سنوات 73-74-75؟
-        "إغلاق" القواعد العسكرية الأميركية الثلاثة.  و هذا لم يمنع المخزن من  تعميق تبعيته للإدارة الأميركية عبر اتفاقات عسكرية، اقتصادية (منها التبادل التجاري الحر نتج عنه عجز خطير يؤدي الشعب المغربي فاتورته)، التبعية الدبلوماسية...
-        مغربة المقاولة: منع تسيير المقاولة من طرف أجنبي، أو امتلاك الأجنبي  ل50في المائة و ما فوق من رأس مالها...و هذا لم يمنع النظام المخزني من التراجع عن هذه "المغربة" حيث نعيش اليوم في واقع يسيطر فيه الرأسمال الأجنبي و بشكل كامل (خصوصا الفرنسي) على العديد من القطاعات. فلاقتصاد المغربي يتقاسمه الرأسمال "الملكي-الكمبرادوري" و الرأسمال الأجنبي.
-        إرسال وحدة عسكرية إلى الشرق الأوسط للمساهمة في حرب أكتوبر1973 ضد الكيان الصهيوني، و هذا لم يمنع النظام المخزني من استقبال رموز الحركة الصهيونية و التآمر على القضية الفلسطينية العادلة...
-        إقحام ملف الصحراء الغربية في الصراع الداخلي. و للتذكير فان تصفية الاستعمار الاسباني في الصحراء لم يكن مطروحا في أجندة النظام و الأحزاب السياسية. إن المؤتمر الخامس عشرة للاتحاد الوطني لطلبة المغرب (غشت 1972)، و منظمة "إلى الأمام" هما من طرح ضرورة تصفية الاستعمال و توفير جميع الشروط ليقرر الشعب الصحراوي مصيره بنفسه.
-        إطلاق ما سمي ب"المسلسل الديمقراطي" و "السلم الاجتماعي"...مما ورط جزءا كبيرا من المعارضة التقدمية في المستنقع المخزني، حيث تحولت قوى معارضة للاستبداد المخزني إلى قوى محافظة تدافع على "الاستقرار و التماسك الاجتماعي" و تروج للأوهام الانتخابوية...فمن "رجال المقاومة" تحول العديد إلى "رجال المطافئ".  فمن "بيننا و بين المخزن دم بن بركة" إلى "نريد الديمقراطية بالديمقراطية" إلى "عاشت الملكية البرلمانية" و ستستمر و تتعمق التحولات في الاتجاه السلبي...الخ   
النظام المخزني و من يدور في فلكه في مأزق حقيقي.
في غياب أدوات التغيير الثوري، فللنظام إمكانيات للتناور من جديد. و شبه مؤكد سيستقطب نخب، و تيارات سياسية جديدة.
من الأوراق التي يمكن أن يلجأ إليها النظام (رغم صعوباتها و مخاطرها): مناوشات عسكرية ضد الجزائر ( لنتذكر حرب الرمال 1963، و ضرورة الرجوع إلى تحاليل و مواقف المهدي بن بركة)، شن هجوم واسع تنخرط فيها كل "القوى الحداثية"(ههههه) ضد التيارات الإسلامية...و يمكن فبركة تهمة "المؤامرة ضد المؤسسات" (لنتذكر مؤامرة المخزن ضد الاتحاد الوطني للقوات الشعبية سنة 1963...)...الخ، بطبعية الحال سيصاحب هذه المناورات حل البرلمان و الحكومة، و تشكيل حكومة "الوحدة الوطنية" تشارك فيها وجوه "عذراء"...ستشكل فرنسا و اميريكا أهم القوى الامبريالية الداعة، و الأنظمة الخليجية أهم الممولين، و ستعمى الشوفينة المقيتة بصيرة العديد من "التقدميين" و "الحداثيين".
ما العمل بالنسبة للقوى التقدمية المناهضة للمخزن و لمختلف سياساته؟
 - التشبث بخط المقاومة الشعبية الواعية و المنظمة.  
- عدم تزكية مناورات المخزن بأي شكل من الأشكال.
-   تفادي المواقف التي تضعف جبهة المقاومة، و التي من شأنها تفتيت جبهة الشعب.
-  بناء أدوات التغيير الثوري و في مقدمتها حزب الطبقة العاملة المنظم لعموم الكادحين، و المؤطر لعموم الجماهير الشعبية.
عاش الشعب!
على فقير، من مؤسسي منظمة "إلى الأمام" الجمهورية.
الثلاثاء 18 يوليوز 2017

dimanche 2 juillet 2017

لفهم ما يجري في المغرب: المخزن في تحليل النهج الديمقراطي

  لفهم ما يجري في المغرب: المخزن في تحليل النهج الديمقراطي

من اطروحات المؤتمر الوطني الرابع للنهج الديمقراطي (الصفحة،  41،42،43)
****
  النظام المخزني والقوى الموالية له:
النظام المخزني هو من حيث الجوهر امتداد للنظام القروسطي والذي كان سائدا في المغرب قبل مرحلة الاستعمار المباشر.
ان المخزن نظام استبدادي قائم على الجمع بين مؤسسات عصرية منتخبة(البرلمان والجماعات المحلية) لا تتمتع بسلطات فعلية وحقيقية وبين مؤسسات غير منتخبة وغير خاضعة للمحاسبة الشعبية (الملك، أمير المؤمنين ورمز وحدة البلاد، ومستشاريه ووزارة الداخلية وأعوانها من شيوخ ومقدمين وقياد...) تتمتع بصلاحيات وسلطات حقيقية وواسعة.
ومن أهم خصائص المخزن ما يلي:
- على المستوى السياسي: نظام للحكم الفردي المطلق، يقوم على استغلال الدين لتبرير وتعزيز شرعيته، يعتبر المحكومين مجرد رعايا وليسوا مواطنين ومن تم فهم ملزمون بالسمع والطاعة ولا أحقية لهم في مراقبته ومحاسبته لأنهم في نظره ليسوا مصدرا لشرعيته،نظام يعتمد لترسيخ هيبته على طقوس مهيبة ومبنية على الأبهة و الإبهار وكذا على الاستبداد، نظام يرفض أية تعددية سياسية حقيقية لأنه لا يقبل بتواجد أية مشاريع سياسية خارج مشاريعه، نظام يشجع الانتهازية يعتمد على إفساد النخب واستقطابها لإدماجها في نظامه الإداري والسياسي، ويعتبر أية معارضة حقيقية مثارا للفتنة ومن تم فهو يعتمد القمع والتسرب والاختراق والتلغيم وتقسيم الأحزاب والهيئات المعارضة، كما يخلق الأحزاب والهيئات الموالية ويدفع بها لتصدر المشهد السياسي، نظام للتحكم في آليات السلطة، نظام يوظف الإدارة للقهر و التركيع، ويستخدم الأعيان لبسط سيطرته ونفوذه و لمواجهة خصومه وأعداءه السياسيين، نظام يؤثث المشهد السياسي بلعبة سياسية يتحكم فيها، نظام لديمقراطية الواجهة وديمقراطية الأسياد، نظام أغلق الحقل السياسي، نظام يهين كرامة الإنسان ويلغي حريته. 
إن النهج الديمقراطي يعتبر الموقف من الانتخابات يدخل ضمن التكتيك أي أن ليس للنهج الديمقراطي موقف ثابت ودائم بالمشاركة أو عدم المشاركة أو المقاطعة. وينبني موقفه على تقديره مدى خدمة أي من هذه المواقف على تطوير الوعي الشعبي وتأجيج الصراع الطبقي. 
- على المستوى الاقتصادي: نظام للريع يستحوذ على الثروات و يتحكم في كل مناحي الاقتصاد،فهو المستفيد الأكبر من الريع ويوزع ما فضل عنه على خدامه ولتوسيع قاعدته الاجتماعية عبر الإنعام والعطاء والهبة و الإغراء، وبذات الهدف يعتمد التفويتات و الإعفاءات والعطايا والامتيازات (الضيعات الكبرى،الصيد في أعالي البحار،مأذونيات النقل الطويلة الأمد، ربط التراخيص للمقاولات الكبرى بمدى استفادته)، نظام للمافيا المخزنية يشجع على النهب والفساد والاغتناء الغير مشروع، نظام جعل الاقتصاد حكرا على عائلات كبرى تعد على أصابع اليد، نظام للتبعية للامبريالية، وخاصة الفرنسية
- على المستوى الاجتماعي: نظام مبني على الهشاشة و التفقير وعلى التضبيع والتجهيل لتسهيل و التركيع، وعلى تشجيع الرشوة والارتشاء والتملق والانتهازية لإشعار الرعايا أنهم مسلوبو الحقوق، نظام مبني على اختراق والتلغيم والتقسيم لكل الحقول لإدماجها في بنياته، ونخص بالذكر المجتمع المدني المستهدف من خلال المبادرة الوطنية للتنمية البشرية وغيرها، نظام يعتمد استصغار "الرعية" و إضعافها وتعجيزها وسلبها أية قدرة على المقاومة والاستقلالية. نظام يخدم، بالأساس، مصالح الكتلة الطبقية السائدة.
- في العلاقة ما بين الملكية والكتلة الطبقة السائدة والمخزن:
لقد أصبحت الملكيات في أوروبا الغربية رمزية إلى حد كبير. فالبرجوازية قد استطاعت بسط هيمنتها على المجتمع من خلال قضائها على الإقطاع وتثبيت أسس نمط الإنتاج الرأسمالي وبناء الدول-الأمم والأجهزة السياسية والأيدلوجية والدعائية والأمنية والعسكرية التي تجسد سيطرتها.
أما في المغرب وفي غياب برجوازية من النوع الأوروبي وتواجد برجوازية كمبرادورية تحولت بعد الاستقلال الشكلي إلى برجوازية تابعة، فإن الملكية لعبت، وتحت إشراف الامبريالية، وخاصة الفرنسية، دورا أساسيا في:
*  تهيكل الكتلة الطبقية السائدة ككتلة تضم البرجوازية التابعة وملاكي الأراضي الكبار.
* إعادة بناء الدولة التي ورثتها عن الاستعمار والتي كانت تتشكل من إدارة عصرية استعمارية تتحكم في إدارة مغربية عتيقة إعادة بناء الدولة كدولة مخزنية بطلاء عصري.
   إن هذا الواقع يفسر العلاقة العضوية بين الملكية والمخزن والكتلة الطبقية السائدة. فواقع الكتلة الطبقية السائدة (ترعرت في كنف الدولة وتبعيتها للامبريالية) جعلها عاجزة على فرز أحزاب تمثل مصالحها. و لذلك فإن المخزن هو الذي يلعب هذا الدور، من خلال خلق أحزاب إدارية وإفساد الأحزاب الوطنية والديمقراطية. والملكية تلعب دور الناطق الرسمي للكتلة الطبقية السائدة و ضامن وحدة وتماسك المخزن.إن الكتلة الطبقية السائدة في حاجة إلى الاستبداد المخزني لفرض هيمنتها واستغلالها المكثف ونهبها لخيرات البلاد. و المخزن في حاجة للملكية المطلقة لتبرير الاستبداد.لذلك فمن الخاطئ الظن بأن الملكية البرلمانية التي تعني تفكيك العلاقة العضوية بين هذا الثالوث سهلة المنال. صحيح أن هناك تناقضات بين مكونات هذا الثالوث،لكنها تضل ثانوية في غياب حركة نضالية شعبية عارمة وقيادة ثورية حازمة.
لعل التناقض الذي يبرز في بعض الأحيان هو بين فئات وسط الكتلة الطبقية السائدة و/أو قوى إمبريالية من جهة والملكية من جهة أخرى حين تصعد هذه الأخيرة من هيمنتها الاقتصادية. وهو ما يعبر عنه شعار فصل الثروة عن السلطة. لذلك فهو شعار لا يعبر عن الطموح الشعبي للتحرر من هيمنة الإمبريالية و الكتلة الطبقية السائدة و المخزن. لكنه يمكن أن يكون شعارا تكتيكيا هدفه لف أوسع جبهة ضد المافيا المخزنية. 
استغل النظام المخزني تراجع السيرورات الثورية في العالم العربي ودخول بعضها في حروب مدمرة وتراجع حركة 20 فبراير ودعم الإمبريالية الغربية لشن هجوم على الحركات الاحتجاجية والمنظمات المناضلة ولتمرير الإجراءات الاجتماعية اللا شعبية ولإحكام قبضته على مقاليد القرار حيث:
+ عزز الملك أدواره كرئيس فعلي للدولة وكأمير للمؤمنين، عقب دستور2011
+ شددت المافيا المخزنية قبضتها على مقاليد القرار في كل الميادين وعززت موقعها كعائق أساسي أمام أي تحول ديمقراطي
+ تنامي هاجس الأمن والدعاية للحفاظ على ما هو قائم، تحت شعار:الحفاظ على الاستقرار
 + عاد الضبط البوليسي القمعي إلى الواجهة مع ما يترتب عنه من خنق للحريات و شطط في استعمال السلطة و الإفلات من العقاب.
+ زادت الأجهزة القمعية من حصصها في الميزانية المالية بصفة مستمرة منذ 2011( الداخلية، العدل، الشرطة، الجيش).
+ تصاعد التضييق على المنظمات المناضلة، وعلى رأسها النهج الديمقراطي، والقمع ضد المناضلين الميدانيين.
+ لا زالت الدوائر المتنفذة في قلب السلطة متمادية في بسط مشروعها الأغلبي الرامي إلى الضبط المدني (الحزبي الجمعوي) للميادين السياسية الاقتصادية و الاجتماعية و الثقافية (مشروع الأصالة والمعاصرة و الأحزاب الموالية، نتائج الانتخابات المحلية و الجهوية والمشروع الإعلامي).
+ توسيع القواعد السياسية و الترابية للنظام المخزني( الجهوية).
+ سن قوانين تراجعية ( القانون الجنائي) ومحاولة فرضها(قانون الصحافة).
+ ضرب ما تبقى من مكتسبات اجتماعية: تصفية صندوق المقاصة، المزيد من الإجهاز على التعليم و الصحة العموميين وعلى حقوق المتقاعدين...
وفي نفس الآن، يسعى النظام إلى كسب الرأي العام الديمقراطي بواسطة خطاب إيديولوجي حداثي وتنظيم انتخابات والإدعاء بالاهتمام بحقوق الإنسان(المجلس الوطني لحقوق الإنسان) وبإشراك المجتمع المدني و القوى السياسية في مجالسه المختلفة وسحب البساط من تحت القوى الإسلامية بواسطة خطاب ديني "معتدل".
إن القوى السياسية الموالية للنظام قد أصبحت معزولة، أكثر فأكثر، عن الشعب المغربي كما يتبين من المقاطعة العارمة للانتخابات ومعتمدة، أكثر فأكثر، على دعم النظام والكتلة الطبقية السائدة. كما تشهد منافسة شرسة بين مكوناتها للحصول على المناصب.
إن المشهد السياسي الرسمي الذي هندسه النظام على امتداد عقود يضعه في وضع مريح من حيث تدبير أزمته الحالية، يمكنه من تفصيل أغلبية ومعارضة برلمانية على المقاس . غير ان التقديم الشامل لازمة النظام المشار إليها يستلزم تعميق التحليل بخصوص طبيعة كما حدة التناقضات التي تخترق الكتلة الحاكمة من جهة ومثيلاتها التي تضبط علاقات الكتلة الحاكمة بمختلف الأحزاب والقوى السياسية الحكومية منا والمعارضة.
 (من كتاب:أطروحات، المؤتمر الرابع للنهج الديمقراطي، ص  41،42،43 )