mardi 22 novembre 2016

Le cynisme du makhzen et les malheurs de Benkirane

Le cynisme du makhzen et les malheurs de Benkirane
  Un pays « en marche » et ce, malgré l’inexistence d’un gouvernement « actif», la "mise en gèle" des « institutions », la « tournée » extérieure de longue durée du chef de l’Etat…face à la rogne populaire, la « quintessence » du makhzen est là. Le makhzen maîtrise tout. Le ministère de l’intérieur, l’armée, la police et la gendarmerie font régner « l’ordre ». L’institution monarchique est omniprésente en jouant le régulateur de toutes ces composantes répressives.
Le bled n’a pas besoin de ministres, d’élus, de partis assujettis, d’organismes de façade…
Ce sont là les principales caractéristiques de la tyrannie.
Notre tyrannie à nous autres marocain-es ne se limite pas au bâillonnement et à l’étouffement, elle se fait remarquer par son cynisme sans modération aucune.
Benkirane et autres pleurnicheurs, n’ont qu’à « relire » l’Histoire de ce pauvre pays. Le makhzen ne tolère pas que ses « sujets » se fassent des idées sur une « protection extérieure ».
1- En juin 1969, Moscou avait accueilli une « Conférence des partis communistes et ouvriers et le PLS/ex-parti communiste marocain y avait pris part en tant que parti ouvrier « (hhhh) .
Ali Yata y assista.
Rentré au bled avec l’air d’un « immunisé », Ali Yata fut écroué. Les marocain-es n’ont d’allégeance à faire qu’au makhzen. Le seul seigneur du bled.
2- En mai 1981, Mitterrand fut élu président de la France. L’USFP fêta événement comme si Bouabid qui fut élu. Un mois après, le parti osa exprimer une opinion sur le Sahara occidental. Le makhzen écroua sans ménagement aucun Bouabid et consorts. Ce fut une occasion pour que le mkhzen rappelât aux « sujets » qu’il est leur seul maître dans ce monde. L'allégeance ne doit en aucun être remise en cause.
3- A l’agonie de Hassan II, le makhzen organisa frauduleusement des élections pour « légitimer » un gouvernement usfpéiste. Quelques années après. El Yousfi et ses espérances furent balayés.
4- Sans s'attarder sur les expériences « familiales », passons au cas du PJD.
Le makhzen avait deux soucis :
• La gauche marxiste léniniste qu’il n’arrive pas à déraciner complètement et ce, malgré la politique de répression, de récupération, de neutralisation…
• La montée en puissance d’un islamisme radical anti-makhzenien.
  Le makhzen chargea le docteur Al Khatib, son indéfectible fidèle, de créer un parti islamiste mad in makhzen. Ainsi fut créé le PJD de Benkirane.
  Les événements de 2011, où l’islamisme politique fut le dominant, poussa le makhzen à organiser des élections anticipées. Ses urnes ont répondu aux vœux du seigneur pour désigner le PJD premier parti. Benkirane, en véritable bouffon, tente de prendre les allures d’un véritable chef de gouvernement et se permet des sorties croyant à la protection de Qatar et autres émirs pétrodollars. Le makhzen ne peut en aucun tolérer qu’un de ses serviteurs soit le relais d’une force extérieure. A la veille des « élections » du 7 octobre 2016, les frères barbus de Benkirane étaient allés quémander la solidarité de «l'internationale des frères musulmans» qui avait tenu sa réunion en Turquie. Parmi les points de l’ordre du jour figurait « la solidarité» avec le PJD marocain. Le makhzen fera payer certainement cher, très cher, cette « traîtrise» au PJD, l’une des ses progénitures.
CONCLUSION.
   En plus de sa nature tyrannique, le makhzen est un véritable maître dans le domaine du cynisme.
  C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le calvaire de Benkirane. Le makhzen a encore besoin de Benkirane. Après une « correction bien méritée», le père pardonnera au fils son égarement à condition que ce dernier «se mette au pas ». Benkirane ne demande pas plus que cela. Il sait bien qu’il est son père.
   Les marocain-es libres n’ont rien à craindre.
  Nous n’attendons pas de largesses du côté de dar al makhzen. Nous ne monnayons ni nos convictions, ni nos principes, ni notre volonté de lutte avec détermination pour un nouveau Maroc.
   Libres à ceux et à celles qui croient aux vertus de la nouvelle ère de continuer leur bout de chemin pour mieux s'approcher de dar al makhzen.

Ali Fkir

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