lundi 15 décembre 2014

Science et croyances

Science et croyances
Pour les générations d’avant, les choses étaient relativement simples. Pratiquer ou ne pas pratiquer était un choix personnel. Le respect était mutuel entre les personnes. Il est vrai que la mosquée était le moyen (sans partage) de l’endoctrinement et surtout un moyen pour dénigrer l’opposition au régime tyrannique de Hassan II. La « khoutba » du vendredi était une véritable diatribe politique contre l’UNFP et puis contre l’UNFP et le mouvement marxiste léniniste.
Pour nous autres jeunes des années 60 et 70, la chose religieuse ne nous interpellait pas. Dans nos familles, on respectait les pratiquant-es. Ils, elles nous respectaient. Mon père, ferveur pratiquant, n’a jamais, mais JAMAIS demandé à sa progéniture (7 enfants) de l’accompagner à la mosquée. La vie familiale était « régie par la laïcité ». Au cours des années 90, le père a souhaité aller à la Mecque. Sans hésitation aucune, tout le monde a mis la main à la poche. Communiste ou pas, républicain ou pas, tous les membres de la famille avaient fêté l’événement. La tolérance était régnante.
Les jeunes d’aujourd’hui sont désorientés. Ce n’est pas seulement au Maroc, ni dans le monde arabe. C’est partout.
La paupérisation des milliards d’humains, la crise du capitalisme, l’agressivité de l’impérialisme, la tyrannie politique, la régression des valeurs véhiculées par l’enseignement…tout cela a engendré un certain nombre de fléaux qui tentent de caler les roues de la locomotive de l’Histoire de l’Humanité. On tente même de l’obliger à faire marche-arrière. Parmi ces fléaux, le fanatisme religieux. En Israël, en Occident, dans le monde arabe, en Afrique…les fanatiques, les extrémistes ont repris du «poil de la bête». Nous vivons l’ère de la «chasse à la tolérance». Tout ce monde prétend détenir la vérité.
Des jeunes en détresse sont pris dans ce tourbillon de ténèbres. Nombreux sont ceux qui sont «submergés» de multiples questions. Certains jeunes marocains osent les poser à haute voix. Dans leur majorité, les parents répondent du n’importe quoi. Dans leur majorité, les enseignants évitent de répondre. Certains le font en donnant des réponses ascientifiques (contraires à la science). On enfonce le clou dans la plaie.
C’est dans ce cadre que j’étais interpellé par un jeune à la «recherche de la «  Vérité».
Monsieur, quelle est la différence entre la science et la religion ?
Je fus surpris. Mais je ne peux pas ne pas répondre et ce, selon ma vision des choses.
 Voila l’essentiel de ma réponse :
Que tu sois en Arabie Saoudite (islam), en Birmanie (Bouddhisme), au Vatican (christianisme), dans une famille juive, en Inde (hindouisme), dans une famille athée, dans une famille animiste…tu chauffes l’eau à une certaine température, son état passe du liquide à la vapeur. A une température négative, cet état passe du liquide au solide. C’est une loi scientifique. Dans l’état actuel de la science, un être humain, qu’il soit prophète ou simple humain, est soumis à la loi de la mort. Nous sommes tous mortels (biologiquement parlé).
La religion c’est tout à fait autre chose. C’est une croyance communautaire, non universelle. C’est qui est «vérité» dans une communauté ne l’est pas forcément dans une autre. Certaines croyances croient en l’existence d’un Dieu unique (judaïsme, christianisme, l’islam). D’autres n’y croient pas et avancent d’autres explications. Ces derniers sont majoritaires sur la planète. Certaines religions interdisent certaines pratiques, d’autres défendent le contraire, telle la polygamie. Un habitant l’Arabie Saoudite (où il fait 45 degrés) accepte (du moins théoriquement) facilement la prohibition de l’alcool et la viande du porc. Un habitant de la Sibérie (où il fait -45 degrés), ne peut pas se passer de la vodka à 75 degrés, de la graisse du porc.
 Les habitants de certaines régions de l’Amérique latine (christianisés par le colonialisme espagnol), refusent jusqu’aujourd’hui de représenter le Christ en « Homme blanc ». Le christ ne pouvait être que «Peau rouge».
Les croyances évoluent avec la science. Les humains ont commencé par créer des «dieux-animaux, des dieux-objets…), puis « des dieux abstraites : dieux de la guerre, dieu de la mer, dieu de l’amour… », puis « le Dieu unique », puis la remise en cause de l’existence de tout esprit surnaturel…
J’ai conclu par : l’essentiel c’est qu’il il faut respecter les croyances de tout le monde, à condition qu’elles ne nuisent aux autres tels le racisme, la ségrégation…LA science est universelle, la religion est du domaine privé. Le meilleur service qu’on peut rendre à une croyance c’est de ne pas la mêler à la politique et de ne pas tenter de « démonter » scientifiquement ses «vérités».

 Ali Fkir, le 14 décembre 2014

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