mardi 20 novembre 2018

A l'OCCASION DE LA DISPARITION DU PLUS GRAND COMMUNISTE MAROCAIN

A l'OCCASION DE LA DISPARITION DU PLUS GRAND COMMUNISTE MAROCAIN, le 18 NOVEMBRE 2010. ABRAHAM SERFATY, NATIONALISTE, ANTI-SIONISTE, ANTI-MAKHZENIEN.
(Extrait du livre "le petit berger qui devient communiste).
"A la veille de la « fête du trône » de 9 juillet 1971, la direction de l’UNEM reçut une invitation, ce qui était inimaginable depuis mars 1965, pour assister au banquet du 10 juillet au palais royal de skhirat. Qui était derrière l’invitation ? La direction déclina l’invitation.
Le 10 juillet 1971, c’était un samedi, le jeune communiste était avec le militant Abraham Serfaty assis sur la falaise de la plage des nations entre Salé et Kénitra. Ils discutaient des tâches de l’organisation et surtout de ce qu’allait/devait faire le jeune au Gharb.
Kénitra était une ville industrielle. Kénitra était dans le temps la capitale du capitalisme agraire. Kénitra était la capitale de la résistance paysanne face aux grands propriétaires terriens dont des membres de la famille royale et autres prédateurs. L’ex berger, Zouhair et Z. M, nouvellement « injectés » dans la région avaient de lourdes responsabilités.
Vers 17h (ou 18h), Sertfaty et le jeune rentrèrent à Rabat, et pour aller au quartier Agdal, ils passèrent par le quartier Hassan, à 100 mètres des locaux de la radio et de la télévision. Leur attention fut attirée par la présence des centaines de jeunes soldats tout autour des bâtiments. Le jeune demanda à son camarde de le laisser dans le coin.
Le jeun se dirigea vers le lieu « militarisé ». Un palestinien, militant du FDLP, se détacha du groupe des badauds et vint prendre dans les bras le jeune communiste tout en criant : mabrouk camarade Ali, mabrouk la république ! Le jeune ne s’enflamme pas facilement dans ces situations. Il se détacha du militant palestinien et se dirigea vers les jeunes soldats. L’un d’eux pointa l’arme sur le jeune et ordonne : « n’approche pas ou je tire ! ». Le jeune demanda humblement : je voudrais savoir seulement ce qui se passe. Le soldat répondit : « vive la république ! Mais dégage ou je tire ».
Le petit prit un taxi et rentra à la cité universitaire. Il alluma la radio, et en tamazight le speaker répétait : il n’y a plus de monarchie…! Des cortèges de voitures passaient devant la cité : les klaxons fonctionnaient à fonds, les vives la république !, les filles « youyouaient »…c’était la fête. Les étudiants n’avaient pas à prendre de taxi ou de bus. Tout fut gratuit. Les étudiants voulaient aller au centre de Rabat. Devant la grande gare des manifestants détruisaient les grands portraits du roi, et les symboles de la fête du trône.
Le jeune trouvait cela trop beau pour être vrai. Il revint dans sa chambre alluma la radio. Il remarqua que la chaîne de Tanger était entre les mains des monarchistes. Le général Oufkir, le monarchiste, était le maître de la situation. Hassan II lui avait délégué tous les pouvoirs. Vers 20h, la cité fut encerclée par les loyalistes. Personne ne pouvait ni entrer, ni sortir. La chaîne de Rabat était toujours entre les mains des putschistes.
Le 11 juillet 1971, au levé de soleil, le jeune se rendit au quartier Hassan où les jeunes soldats d’Ahrmemou résistaient toujours. Ababou, le cerveau du putsch, et leur chef adoré avait été abattu par les monarchistes. Ils étaient rares les badauds. Il y avait essentiellement des policiers en civil. Le jeune se faufilait entre les « civils ». Retranchés dans des bâtiments, les jeunes soldats résistaient. Les monarchistes tiraient sans sommation sur tout ce qui bougeait. Dans ce champ de bataille, le jeune, eut la surprise de retrouver Abdelhamid Amine, venu très tôt de Kénitra pour voir de près ce qui se passait, quelques minutes après, il retrouva Abdellatif Derkaoui. Les trois « s’ignorèrent ». Pas d’imprudence dans ces circonstances.
Vers l’après-midi du dimanche 11 juillet 1971, Hassan II et son entourage reprirent totalement le contrôle de la situation. Des officiers furent exécutés sans jugement aucun. Des centaines de jeunes soldats furent emprisonnés. Des dizaines d’autres auront connu le bagne de Tazmamarat. Moha Boutou, le prolétaire comme le surnommaient ses camarades à Ahermouma, ami de l’ex berger, ancien militant du PCM mourut dans des conditions inhumaines, le 1er mars 1978 à Tazmamart. Cellule 55. Il est natif de Gourrama à 50 km du bagne de Tazmamart et à 65 km de Beni tadjit. 
Au palais de skhirat, des dizaines de « convives », marocains et étrangers y trouvèrent la mort. Allal Al Fassi, Ahardane et autres politicards ont été épargnés mais bien malmenés et injuriés. Les jeunes soldats, fils de paysans pauvres et d’autres déshérités étaient scandalisés par le festin préparé alors que des millions de marocains souffraient de malnutrition.
ILAL AMAM considéra cette tentative de coup d’Etat, comme manifestation de l’explosion des contradictions au sein des classes dominantes, au sein du régime. La famille royale s‘était accaparée tous les pouvoirs (politiques, économiques…) sans partage aucun, en plus des comportements dédaigneux et arrogants de Hassan II. Plusieurs de ceux qui avaient aidé Hasan II à bâtir « son empire » sur les cadavres des innocents (Rif…), ne pouvaient « avaler » facilement son ingratitude."
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