vendredi 4 décembre 2015

Le Moyen Orient: à qui profite le crime?


Le Moyen Orient :
 à qui profite le crime ?

  D’aucuns nous traitent d’adeptes de « la théorie des complots ». Ils ont tort.
   L’impérialisme à des objectifs à long terme. Il élabore des stratégies pour les réaliser. Il définit conjecturalement des tactiques qui concourent au succès de ces stratégies.           
Des rappels incontournables
   Je tiens d'abord à rappeler la définition qu’a donnée Lénine de l’impérialisme :
 « L'impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s'est affirmée la domination des monopoles et du capital financier, où l'exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan… » (L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).
  Malgré les changements que connait l’impérialisme en général et le capitalisme en particulier, et malgré les doutes que sèment les théoriciens bourgeois et autres dénigreurs du léninisme, cette définition reste valable aujourd’hui.
1-Les principaux objectifs de l’impérialisme.
-       Perpétuer la propriété privée des moyens et conditions de production
-       Perpétuer le mode de production capitaliste basé sur :
·        La propriété privée
·        Le travail salarial.
·        Extorsion du maximum de la plus-value, forme matérielle de l’exploitation de la classe ouvrière par la classe bourgeoise capitaliste
 -  Assurer à travers le monde la suprématie  économique des groupes capitalistes les plus puissants et la domination (politique, militaire et idéologique) des Etats que contrôlent ces groupes. Il en résulte l'exploitation des travailleurs au niveau des « métropoles », la surexploitation des travailleurs des pays dominés, et la paupérisation croissante des peuples de ces derniers.
2- Principaux « outils » de la stratégie.
a-      Anéantir toute résistance par :
·        La propagande politique et idéologique. Si la révolution technologique que connait le monde en ce moment (informatique, internet et autres canaux de communication) a, initialement, pour objectif la réduction du cycle de la rotation de l’exploitation capitaliste (investissement – production – distribution : un cycle de 3 mois est réduit à un cycle de quelques jours…), elle devient aujourd’hui une arme redoutable dans la lutte de l’impérialisme contre les mouvements de résistance (cas des drones, des écouteurs sophistiqués, de détecteurs des mouvements sur le sol,  des satellites espions…).  
Le dénigrement des grandes figures révolutionnaires, Lénine en premier lieu, l’encouragement des semeurs de zizanie et de doute quant aux idéaux communistes en sont de flagrants exemples.
·        L’influence/l’orientation des luttes des classes internes aux formations sociales locales, exacerbation des contradictions secondaires au sein des peuples et entre les peuples…
·        Installation et la consolidation des gouvernements fantoches et autres relais dans les pays dominés…
·        L’intervention militaire directe quitte à détruire complètement un pays (La Yougoslavie, la Libye…)
b-    Création du climat de guerre permanente, en développant l’industrie militaire, en  mobilisant l’opinion publique contre des ennemis, souvent imaginaires, en créant des foyers de tension, en soutenant des forces contre-révolutionnaires…
3 – Les tactiques varient selon la conjoncture et selon  «l’exacerbation» des contradictions secondaires. C’est du « coup à coup » qui s’inscrit dans une stratégie telle une partie de jeu d’échecs. Stratégie qui assurerait un «mat » (mort en arabe) des forces révolutionnaires.
  Ce n’est pas là une « théorie de complot ».
  Face à ces objectifs, à ces stratégies et aux diverses tactiques conjoncturelles de l'impérialisme, les forces révolutions sont appelées à se définir non seulement au niveau théorique, condition sine qua non pour le succès de tout changement radical et sa continuité sur la voie du socialisme, mais aussi au niveau de la pratique, car en dehors de l’engagement effectif dans le brasier de la lutte des classes, les « belles » théories restent un simple verbiage chez les intellectuels.  En dehors de la PRAXIS, nos discours restent oiseux, et dans ce cas là, « la bouse de la vache sert au moins à fertiliser le sol… », selon la réflexion de Mao.
  La lutte politique interne ne peut être dissociée de la lutte anti-impérialiste.
 Moyen orient : à qui profite le crime ?
  Il leur a fallu à peine quelques jours pour raser de la carte la Yougoslavie, quelques jours pour occuper l’Irak, quelques jours pour détruire la Libye…les puissances de la planète sont-ils incapables de mettre à genou une organisation terroriste ?
  Seuls les niais se laissent leurrer par la propagande impérialiste.
1 – Qui est DAECH ?
-       Une organisation fanatique, créée, financée, plus ou moins encadrée par les monarchies du Golf et la Turquie. Dans quel but ? Régler leurs comptes historiques aux « républiques » arabes anti-impérialistes pour les monarques, et rétablir l'influence ottomane pour la Turquie, en passant par le génocide du peuple kurde.
-       Une organisation terroriste dont les actes sanguinaires « justifient » l’intervention militaire des grandes puissances ( aussi terroristes, sinon plus, que DAECH)  au Moyen orient, en Afrique, et en Asie.
-       Une organisation dont les attentats sanguinaires constituent des prétextes inespérés il y a quelques années pour limiter les libertés, pour réprimer les mouvements de contestation…à travers le monde.
-       Une organisation qui fait partie d’une mouvante internationaliste qui aspire à replonger l’Humanité dans les ténèbres moyenâgeuses.
-       Une organisation qui fait partie d’une mouvante internationaliste qui a su , plus ou moins, mobiliser, entre autres, les peuples arabes, contre les laïcs, les démocrates, les femmes,  contre les forces de résistance au moyen Orient, affaiblissant ainsi les forces antisionistes, et libérant « Israël »,( une des bases avancées de impérialisme, et véritable tumeur cancéreuse dans la région), de la hantise de la décolonisation. Israël se frotte les mains. DAECH fait le sale boulot à sa place.
2- Que reproche l’impérialisme à DAECH ?
  L’impérialisme reproche à DAECH de dépasser les limites. DAECH ne devrait combattre que le régime antidémocratique de la Syrie, réduire l’influence du « chiisme » indomptable tel hizboallah et affaiblir les forces progressistes. Les progressistes palestiniens en savent quelque chose.
3- Veut-on liquider DAECH ?
  Les relations des puissances impérialistes avec DAECH (et autres organisations terroristes) sont les mêmes que celles qui lient un exécuteur/homme de main (tueur) et son maître, le baron de la drogue. Le baron envoie le tueur régler son compte à un concurrent. L’exécuteur profite de l’occasion pour tuer les enfants, violer la femme, brûler la villa…ce qui peut fâcher le maître, car les conséquences pourraient être désastreuses.
 Pour le moment, les puissances occidentale se limitent  à  la « correction de l’enfant terrible ». Mais l’enfant terrible pourra se muer en monstre du docteur Frankenstein.
  Les « frappes aériennes » ne visent en aucun cas le « nerf de la guerre » de DAECH. DAECH exploite sans inquiétude aucune, le pétrole, l’achemine tranquillement vers la Turquie. Les colonnes de blindés drapés de drapeaux islamistes circulent librement en Irak, en Syrie, au Nigéria…La technologies modernes, les satellises espions…restent aveugles. Ils restent muets.
   Les USA, la France, la Grande Bratagne, l’Allemagne, la Russie et des dizaines de pays satellites seraient-ils  incapables de vaincre une organisation terroriste qui « travaille à découvert » en Irak, en Syrie… ? De qui se moque-t-on ?
4 – Les dessous des cartes.
-       L’impérialisme ne peut survivre que par les guerres
-       Les impérialistes se querellent (pacifiquement) tels des charognards pour avoir le plus grand morceau. Ils se partagent le globe terrestre. Les rapports de force détermineront les zones d’influence de chacun.
-       Le capitalisme ne peut surmonter ses crises que par le développement des industries militaires, que par la consolidation  de ses marchés extérieurs, que par la conquête de nouveaux espaces, que par l’approvisionnement en matières premières à moindres coûts, que par la limitation de la résistance ouvrière dans les métropoles et ce, au nom de la « sécurité », de « l’intérêt suprême de la nation »…
-        La gangrène du sionisme ne peut se développer dans la région que par affaiblissement de la résistance des peuples…
-       Les régimes antidémocratiques ne peuvent survivre que par les guerres régionales, que par la présence sur leurs sols des bases étrangères, que par la « coexistence pacifique » avec Israël, que par la répression des mouvements de résistance…
     Les Emirats arabes viennent de nouer des relations diplomatiques avec Israël. La Turquie, L'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats, le Koweït, la Jordanie, le Bahreïn...abritent aujourd'hui les bases américaines. Les monarchies arabes déversent quotidiennement  des  milliers de bombes sur le peuple du Yémen.
5     -Et les  peuples dans tout ça ?
  En dernière analyse, ce sont les peuples qui font l’Histoire. Les luttes des classes constituent son moteur.
  C’est une  constatation qui n’est vraie que sur des ères plus au moins longues. Des conditions incontournables sont nécessaires pour écourter « le trend » : la conscience, l’organisation et l’assaut révolutionnaire.
  La conscience ne peut se « prendre » en dehors d’une théorie révolutionnaire ; l’organisation ne peut se « bâtir/se forger » en dehors de l’engagement effectif dans les mouvements sociaux (laboratoires de l'expérimentation de la fiabilité de la dite théorie), l’assaut final ne sera que le résultat d’une stratégie révolutionnaire, stratégie élaborée sur la base des données objectives et subjectives de la formation sociale d’une société donnée, des contradictions d’intérêts, des antagonismes de classes qui en résultent, du niveau  de développement des luttes de classes, d’une suite de tactiques conjoncturelles justes...
LA CRISE RÉVOLUTIONNAIRE n’est pas le résultat de la volonté du Ciel, ni du hasard. C’est l’aboutissement d’un processus long, lent et douloureux où la volonté et la détermination des révolutionnaires jouent un rôle important dans la  « maturité/réalisation » des conditions de la crise révolutionnaire.Le dénouement (l'assaut final) de la "crise révolutionnaire" est la  concrétisation de la quatrième loi de la dialectique: la transformation de la quantité en qualité ou loi du progrès par bonds.
   En conclusion :  les crimes perpétrés au Moyen Orient (Palestine, Syrie, Irak, Yémen…), en Afrique (Libye, Tunisie, Egypte, Nigéria, mali, Centre frique..,), en Asie (Pakistan, Afghanistan…) par les organisations fanatiques, par les puissances impérialistes, par les régimes réactionnaires locaux, profitent au sionisme, à l’impérialisme et aux régimes en place. Les peuples des régions en guerre, de même que les peuples occidentaux, en subissent les conséquences désastreuses.


      Ali Fkir, le 4 décembre 2015

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