vendredi 4 septembre 2015

"Elections" au Maroc: rien n'a changé

Les "élections" au Maroc, rien d'important n'a changé

1 - Pour se faire élire il faut:

- Condition commune incontournable: l'aval du makhzen
- La puissance de l'argent
- L'appui de la mosquée
2 - Juridiquement vous n'aurez même pas un simple "droit de regard" sur les les problèmes de la santé, de l'enseignement, du travail, de l'habitat, des prix, des factures d'eau, d’électricité. Vous aurez à vous occuper du ramassage des ordures et de la propriété des quartiers bourgeois.
3 - Concrètement/juridiquement: 
- Le chef du gouvernement "issu des des urnes" est sous l'autorité du Roi.
- Le président de la région "issu des urnes" est sous le contrôle du Wali représentant du makhzen.
- Le président du conseil municipal "issu des urnes" est sous le contrôle du gouverneur, sinon du pacha; tous deux représentants du makhzen
- Le président de la commune "issu des urnes" est sous le contrôle du caïd, sinon sous celui de khalifa; tous deux représentants du makhzen
EN RÉSUMÉ : 
un "élu du peuple" est sous le contrôle d'un personnage nommé par le makhzen. C'EST LA QUINTESSENCE DE LA DÉMOCRATIE MAROCAINE TELLE QU'ELLE A ÉTÉ Façonnée PAR HASSAN II LE TYRAN. 
Le domaine "électoral" du makhzen est un marécage à sables mouvants. Une fois dedans, on n'en sort plus.
Le mouvement du 20 février a montré la voie du changement. La jeunesse révolutionnaire, les déshérité en colère...ont osé proposé l'alternative révolutionnaire.
Le makhzen avait tremblé. Ses piliers avaient chancelé.
Le MVT20FÉVRIER n'a pas réussi sa première tentative. POURQUOI?
1- Facteurs externes:
* La répression: plus de 11 martyrs des milliers de blessés, des dizaines d'arrestation
* Les manoeuvres "intelligentes" du makhzen: nouvelle constitution, élections anticipées, recul tactique du PAM pour laisser (provisoirement) la place à la "nouvelle élue" du makhzen, le PJD
2- Facteurs internes:
Le MVT20FÉVRIER a été torpillé de l'intérieur.
* Les monarchistes de tous poils ont joué le rôle des sapeurs-pompiers. "Le développement" de certains démocrates/progressistes n'est pas arrivé à l'étape de "sevrage" politique. Ils préfèrent le douillet giron de la monarchie au pouvoir des producteurs et des autres créateurs
* Les islamistes ont crée la zizanie au sein du mouvement par leur projet de khalifat. Le mouvement de 20 février n'a pas pour objectif de remplacer une tyrannie par une autre beaucoup plus étouffante. 
QUE FAIRE? 
- Refusons de "marcher au pas" à la militaire.
- Osons aller contre le courant conservateur.
- Écoutons, comprenons les déshérités, les exploités, les damnés du pays.
- Engageons avec ces classes révolutionnaires de nature la nécessaire lutte sur la voie du changement tant souhaité. 
Pas d'autres alternatives en dehors de la lutte des masses populaires conscientes et organisées.
S'accrocher aux institutions makhzeniennes est une simple duperie. Une perte de temps. Un renforcement du pouvoir en place. Sympathiser avec des méthodes "élitistes", putschistes, terroristes, c'est opter pour des projets "catastrophiques", des projets suicidaires. 
Ali Fkir, le 1er septembre 2015

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