samedi 13 septembre 2014

Mohammedia: la ruée vers l'enseignement privé (en fr)

Mohammedia: la ruée vers l'enseignement privé

   L'enseignement privé connait des mutations. Le "fonds commercial" évolue. Cas de Mohammedia.
Au cours des années  où le nationalisme était de "vogue", les noms des écoles privées reflétaient plus ou moins cette "ferveur". Jadis, c'était l'époque des écoles/madaris "Guessous", "Mohamed Alkhamis", "Ibnou Al Arabi", "Abdel Karim Al Khattabi"...la deuxième génération (du moins la cas à  Mohammedia), les noms des écoles privées reflétaient plus ou moins la "perte de confiance" en ce nationalisme. C'était l'époque de "Dania", "Al Qarawine", "Addoha", "Charaf Al Adarissa", "oliviers", "Al Kadissia", "Al Oumaraa"(les Princes), "Moulay Idriss 1" et autres noms de connotation religieuse...
    Aujourd'hui, le fonds commercial a changé de "credo". Les habitants de Mohammedia n'apprécient guère aussi bien l'habit nationaliste que l'habit religieux. Ils se rabattent sur tout ce qui fait allusion à la science, à la modernité. De nouveaux établissements fleurissent. Les établissent qui portent des noms de scientifiques et autres , sont pris d'assaut. " Pythagore", "Galilée", "Vivaldi", "Newton", "Candide", "Jacques Hersent"...Les capitalistes "avertis" se sont rendus compte de la richesse/rentabilité de ce "filon". Ils font fortune. Il faut reconnaître que l'état lamentable de l'enseignement public, la démission de l'Etat makhzenien, les exonérations fiscales dont bénéficient les "investisseurs" privés...font le bonheur des rapaces.
   Les habitants de Mohammedia se sacrifient pour leurs enfants. Ceux qui le peuvent bien sûr. On se rend compte que la création des écoles coraniques par Hassan II, politique suivie par le "nouveau" pouvoir, n'a pour objectifs que:
- "Baisser" le taux d’analphabétisme (manœuvre machiavélique vis-à-vis de l'extérieur)
- "Dresser" les générations de demain selon la méthode de Pavlov, en les privant de tout esprit critique.
 En France, en Allemagne, dans les pays nordiques...l'enseignement privé n'existe pas et ce, jusqu'au baccalauréat. Après le bac, on peut trouver certaines établissements spécialisés privés
      Les capitalistes qui créent des écoles portant des noms de savants occidentaux, n'ont rien de progressistes. L'argent n'a pas d'odeur. L'essentiel c'est d'en amasser et ce, quelques soient les moyens.
 Le nom de l'établissement, les belles nanas qui, toutes souriantes, vous accueillent, la maîtrise du français...constituent les éléments essentiel du nouveau fonds commercial. Le marketing oblige!  Il arrive que des étudiants me demandent: Monsieur Fkir, en tant que prof de gestion comment vous définissez le marketing. Sans hésitation je réponds: c'est l'ensemble de techniques à utiliser pour dépouiller pacifiquement (et même dans la joie) les "clients". On vous apprend à voler avec gentillesse les gens et ce, au profit du rapace qui vous emploie.
  On vous apprend à mentir toute la journée. Un hypnotiseur, un imam, un rabbin, un moine ne font pas plus.
      Ali Fkir, le 13 septembre 2014

2 commentaires:

  1. Je fais une recherche exactement sur le même sujet, pour la Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights! Pouvez-vous me contacter à sylvain@globalinitiative-escr.org? Je serais ravi de discuter plus longuement du sujet de la privatisation de l'éducation au Maroc avec vous.

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  2. Cher Monsieur Fkir,

    Je prépare mon mémoire sur la réforme de la professionnalisation du secondaire de 1984 comme prélude à ma future thèse. Cette question est donc centrale dans mon étude, je serai donc honorée d'échanger avec vous par e-mail: myriam.sefraoui@gmail.com.

    Sincèrement vôtre,

    Myriam Sefraoui

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